La vertigineuse baisse des prix du baril de pétrole représente certainement la plus inquiétante répercussion de la crise financière des marchés occidentaux pour les pays exportateurs d’Afrique centrale. Passé sous la barre des 80 dollars le 10 octobre à Londres, soit une chute de près de 50% de sa valeur en trois mois, le prix du baril de pétrole pourrait avoir du mal à se relever dans le contexte économique mondial actuel, ce qui pourrait fortement affecter les économies de la sous-région qui reposent pour une large part sur le secteur pétrolier.
La chute des cours du Brent pourrait fortement affecter les pays producteurs d’Afrique centrale comme le Gabon, le Congo, la Guinée Equatoriale, l’Angola ou le Tchad dont les économies dépendent fortement du secteur pétrolier.
Le plongeon des prix du baril, qui est passé sous la barre des 80 dollars dans la matinée du 10 octobre dernier à Londres, intervient dans la foulée d’un effondrement des bourses mondiales.
Après avoir atteint des records historiques le 11 juillet dernier à plus de 147 dollars, le baril de pétrole a perdu près de la moitié de sa valeur (47%) en l’espace de trois mois.
Les cours ont continué de dégringoler le 10 octobre pour atteindre 77,29 dollars à Londres, et 81,13 dollars à New-York, des prix parmi des plus bas depuis mi-octobre 2007, alors que l’effondrement de Wall Street provoquait la chute de l’ensemble des bourses mondiales.
La faiblesse des marchés d’actions occidentaux engendrés par la crise financière mondiale ne devrait par ailleurs pas permettre au baril de retrouver sa valeur d’il y a quelques mois aussi rapidement qu’il l’a perdu.
La panique boursière attise les craintes sur l’état du marché pétrolier et le brut enfonce les planchers de prix au fur à mesure que se dégradent les perspectives de croissance économique, et avec elles, les prévisions de demande d’énergie.
De plus, la légère hausse de la monnaie américaine ces dernières semaines réduit encore les possibilités de compenser les pertes.
Sans attendre le sommet prévu le 17 décembre à Oran, en Algérie, les douze membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) ont décidé de se réunir le 18 novembre au siège du cartel, à Vienne, autour « de la crise financière, de la situation économique mondiale et de son impact sur le marché ».
Il s’agira notamment d’envisager une possible baisse de la production, qui éviterait que le fort repli de la demande de brut dans les pays industrialisés (Etats-Unis, Europe, Japon) n’accentue la chute des prix.
La manne pétrolière avait permis en septembre dernier au Gabon et au Congo de revoir leur budget 2008 à la hausse respectivement de 69,9% et 43%. Si l’année 2008 a été exceptionnelle en termes de revenus pétroliers au Congo ou au Gabon, 2009 pourrait être une année noire, sans l’or qui va avec.
source: afriquecentrale.info/apanews.net