Le président du Conseil national de la communication (CNC), François Engongah Owono, a lancé mardi une mise en garde aux directeurs de publication de 11 journaux de la presse écrite privée lors d’une réunion de concertation tenue au siège de l’institution à Libreville.
Sur les 11 journaux incriminés, huit ont répondu présents: il s’agit des directeurs de publication du journal le Nganga, le Mbadja, le Crocodile, la Lowé, la Une, le Diagnostic, la Nouvelle république et Misamu.
A eux, le président du CNC leur a exprimé sa désolation en faisant remarquer que l’éthique et la déontologie sont violées au même titre que les lois qui régissent le métier de journaliste.
Il a déploré le fait qu’ils excellent dans le fanatisme pour vendre leurs journaux ou se régler des comptes et verser dans la diversion et l’amateurisme.
Le patron de l’institution a rappelé à tous qu’ils ont le droit de critiquer l’action du gouvernement sans en toucher à l’honorabilité et la dignité de la vie privée d’un individu, encore moins de s’attaquer entre confrère.
Il a également fustigé l’attitude des militants politiques souhaitant se substituer aux journalistes ainsi que les comportements déviants de certains communicateurs avant de les appeler à un ressaisissement collectif.
Le directeur de publication du journal le Mbadja, Guy Pierre Bitéghé, reconnaissant les faits qui leurs sont reprochés a tout de même attiré l’attention du Conseil sur les pressions, attaques et intimidations dont ils font l’objet.
Le directeur de publication du mensuel le Crocodile, Wilfried Okoumba, a indiqué au président du CNC que le droit de réponse envers leurs détracteurs ne sont pas toujours biens perçus par l’organe régulateur des médias.
« Le CNC, n’acceptera plus le désordre », a averti François Engongah Owono, prévenant que des sanctions seront prises jeudi prochain à l’endroit de certains journaux au sortir d’une plénière avec les conseillers membres de l’institution.
Aussi, il a exhorté les directeurs de publication à s’ériger en entreprise de presse et en groupe de communication pour rehausser l’image du pays.
L’Observatoire gabonais des médias (OGAM) qui a entre autres missions d’autoréguler la presse en s’appuyant sur le code gabonais la communication pour éviter les interpellations et les sanctions, avait sollicité le 18 juin dernier l’appui du CNC pour l’obtention d’un récépissé en vue de sa reconnaissance légale.
Le manque de ce document administratif et juridique retarde le décollage de la structure d’autorégulation présidée par le directeur général du quotidien pro gouvernemental l’Union, Albert Yangari.