A l’issue de l’assemblée générale tenue le 11 octobre à Libreville, les différents syndicats de l’Education nationale réunis au sein de la Convention nationale des syndicats du secteur de l’éducation (CONASYSED) ont décidé de maintenir leur mouvement de grève sur l’étendue du territoire national jusqu’à la mise en place des préalables exigés dans le cadre de négociations avec la tutelle. Convoqués le 10 octobre par le ministère de l’Education nationale pour entamer les pourparlers, les enseignants ont boycotté la rencontre en raison des pressions exercées par la tutelle qui menace de suspendre les salaires des grévistes. Jusqu’où ira ce bras de fer?
Les enseignants gabonais, en grève depuis le 6 octobre dernier, ont manifesté leur volonté à poursuivre leur mouvement jusqu’à la satisfaction de leurs revendication ou la mise en place des préalables exigés pour une négociations avec le ministère de l’Education nationale.
Réunis en assemblée générale le 11 octobre dernier au siège du Syndicat de l’Education nationale (SENA) sis au quartier La Peyrie, à Libreville, la dizaine de syndicats du secteur fédérés au sein de la Convention nationale des syndicats du secteur de l’éducation (CONASYSED), les enseignants ont décider de maintenir la grève pour contrer les tentatives d’intimidations de la tutelle.
Après le début des négociations le 8 octobre, la tutelle avait convoqué les enseignants grévistes le 10 octobre pour trouver un consensus capable d’amorcer une rentrée des classes complète. Mais la CONASYSED a refusé de se rendre à cette rencontre, en réaction à une note de service diffusée la veille, qui menaçait les grévistes d’une suspension immédiate des salaires.
La note en question appelait les chefs d’établissements à « faire parvenir les noms, suivis des numéros matricules ou d’identification des agents grévistes (…) avant le 15 octobre 2008, pour application stricte de la mesure portant suspension des salaires et caisses de soutien, dès cette fin de mois, par la Direction de la Solde ».
Après le boycott de l’appel du ministre du 10 octobre, la CONASYSED a « rappelé au ministre que la levée ou la suspension de la grève dépendait de la base et surtout de la satisfaction des préalables ». En d’autres termes, les grévistes attendent une preuve de la bonne volonté de la tutelle à prendre en compte leurs revendications pour entamer les négociations dans un climat apaisé.
Les revendications des agents de l’Education nationale concernent principalement l’harmonisation des salaires et la prise en compte de l’ancienneté, l’augmentation de la prime de logement à 200 000 francs CFA, la mise en place d’académies provinciales et la construction des infrastructures scolaires et sportives réclamées par le Syndicat national des enseignant de l’éducation physique et sportive (SNEEPS) depuis plusieurs années. Les enseignants affirment avoir déposé leur cahier des charges à la tutelle depuis le 6 août dernier.
Le modérateur de la CONASYSED, Simon Ndong Edzo, a expliqué que « notre tutelle cherche à nous diviser, en invitant séparément les bureaux exécutifs de nos structures syndicales. Mais, ayant constaté que nous sommes souvent tombés dans leur piège depuis de nombreuses années, nous avons décidé de former un bloc indivisible pour mieux discuter de nos problèmes avec le gouvernement ».
Face au silence de la tutelle, les enseignants étaient entrés en grève le 6 octobre dernier après un préavis de grève de huit jours et de multiples appels lancés pour la prise en compte de leurs revendications.