Le président du Conseil national de la Communication (CNC), François Engongah Owono, a convoqué une importante session le 16 octobre à Libreville pour défricher le paysage de la presse écrite et audiovisuelle. De nombreux organes de presse ont été mis en demeure de se conformer aux dispositions législatives et éthiques en vigueur. Des recommandations ont été adoptées pour juguler l’instrumentalisation politique de la presse nationale et garantir le respect de l’éthique et de la déontologie journalistique, indispensables au saut qualitatif de la presse écrite et audiovisuelle prônée par le CNC. Le Conseil national de la Communication (CNC) a entrepris un assainissement en profondeur du secteur gabonais de la presse écrite et audiovisuelle, avec l’adoption d’un chapelet de censures, de recommandations et de mises en demeure visant à redresser le niveau de la presse nationale.
Réunis en session ordinaire le 16 octobre au siège de l’institution à Libreville, les membres du CNC ont abordé les problèmes d’éthiques et de déontologie, la régularisation des organes de presse ainsi que les moyens de juguler l’instrumentalisation de la presse par les acteurs politiques.
Le président du CNC, François Engongah Owono, s’est «indigné devant des graves dérapages observé ces derniers temps dans la presse privée».
«Une certaine presse écrite s’est littéralement écartée de sa mission première d’éduquer et d’informer, versant dans le dénigrement systématique, la calomnie, l’injure des acteurs politiques et entre confrères, toutes choses susceptibles de mettre à mal l’unité nationale et la cohésion sociale», a déploré le président du CNC.
Ces dérapages engagent notamment «l’usage de sobriquets tendancieux et autres patronymes visant à déformer l’identité des personnalités et de porter atteinte à leur dignité et à leur honorabilité».
A cet effet, «le CNC interdit à compter de ce jour l’utilisation des sobriquets tels que «OBO», «le boss», «demi Dieu», etc.».
Différents organes de presse dans lesquels sont régulièrement enregistrées ces manquements ont été mis en demeure de se conformer aux règles éthiques et déontologiques de la profession.
«Le Conseil met en demeure les journaux le Mbandja, la Loupe et le Crocodile, de se conformer dorénavant à la réglementation en vigueur en matière de communication».
Au chapitre de la situation administrative de certains organes de presse, «le Conseil met en demeure Radio Mouila, Radio Télévision Océan et Télé Mode Vision, de se conformer aux dispositions légales en matières de création de presse audiovisuelle».
Concernant la presse écrite, «le CNC invite les responsables des journaux Orety, La voie du peuple, Femme d’aujourd’hui, La Lowé, Le Scarabée et Matin Equatorial, à se rapprocher des services compétents pour la régulation de leurs situations administratives». «Il en est de même pour les imprimeries Multipresse et la Voie du peuple».
Pour prévenir l’instrumentalisation de la presse écrite et audiovisuelle par les acteurs politiques, «le CNC tient à rappeler la nécessité pour les éditeurs de presse de fusionner en vue de la création de groupes de presse d’intérêt économique capable de résister aux sirènes des hommes politiques qui avilissent cette profession».
Depuis le début de l’exercice 2008, le CNC a initié plusieurs rencontres avec les responsables de la presse écrite et audiovisuelle gabonaise dans le but de sensibiliser les communicateurs à la rigueur, à l’indépendance et à la professionnalisation de la pratique journalistique au Gabon.