La municipalité de Libreville a entrepris la démolition des étals anarchiques qui bordent les grands axes de la capitale, dans le cadre d’un vaste chantier d’assainissement entrepris par le nouvel édile de Libreville, Jean François Ntoutoume Emane. Après son lancement il y a un mois à l’ancienne gare routière, l’opération s’est poursuivie dans la nuit du 20 au 21 octobre dernier dans le 6e arrondissement, où toutes les installations situées en bordure de route du carrefour Nzeng Ayong ont été détruites par les services municipaux escortés par un puissant détachement des forces de l’ordre.
Tables, tréteaux, palettes et étals de fortune du feu rouge de Nzeng Ayong n’étaient plus qu’un amas de bois mort à l’aube du 21 octobre dernier, après le passage nocturne des équipes municipales.
Au terme du préavis de deux mois posés par la mairie, les opérations de déguerpissement des marchés spontanés qui jalonnent les grands axes de la capitale gabonaise ont repris le 21 octobre avec la démolition des étals dans le 6e arrondissement, au carrefour du feu rouge tricolore puis au rond point de Nzeng Ayong.
L’opération aurait commencé à «5 heures du matin, lorsque j’ai entendu des bruits sourds de gros engins, c’était la toiture de mon prêt-à-porter qui était entrain de partir», a témoigné une commerçante du feu rouge de Nzeng Ayong.
Des commerçants se sont indignés de cette opération en affirmant que «le maire nous avait dit lors de son passage il y’a deux mois ici, qu’on devait seulement reculer de quelques mètres de la chaussée».
Les déguerpissements se sont poursuivis au rond-point de Nzeng Ayong entre 7 heures et 8 heures du matin. Les kiosques de vente des cartes de recharge de GSM et du Pari mutuel urbain gabonais (PMUG) ont été balayés en quelques minutes par les pelleteuses de l’hôtel de ville.
Certains commerçants mécontents ont amassé les débris pour ériger des barricades sur la voie expresse pour protester contre cette opération. La police anti-émeute qui escortait les équipes municipales chargées de la démolition est aussitôt intervenue pour rétablir l’ordre.
L’opération de destruction des marchés spontanés avait débuté le mois dernier à l’ancienne gare routière, aux abords du marché Mont-Bouët, le plus grand du pays, où les étals qui gênaient la circulation présentaient une atteinte à la sécurité ont été détruit.
La précédente équipe municipale avait déjà entrepris une telle opération. Un succès qui fut de bref durée puisque les commerçants n’avaient mis que quelques mois pour réinvestir les lieux en dépit des interdictions posées par la mairie de Libreville.
Au lendemain de sa prise de fonction à la municipalité de Libreville, le nouvel édile, Jean François Ntoutoume Emane, avait fait le tour des marchés de la capitale et mis en place un vaste plan d’assainissement visant à dégager les grands axes des marchés anarchiques qui présentent des risques pour la circulation automobile et piétonne, et inciter les commerçants à réinvestir les marchés construits à l’intérieur des quartiers.
Ces installations son effectivement souvent abandonnées en raison de leur éloignement et de leur faible fréquentation, au profit des grands axes de la capitale qui drainent tous les jours de grandes masses de clients potentiels.
L’opération se poursuit dans d’autres quartiers de Libreville, où les commerçants devront bon gré mal gré renouer avec les installations conventionnelles, conformément au plan d’assainissement de la capitale lancé par le maire de la ville.