Le maire de la commune de Libreville, Jean-François Ntoutoume Emane, a révélé mardi aux conseillers municipaux, les raisons de la tenue tardive du premier Conseil municipal de la mairie depuis sa prise de fonction le 19 juin dernier.
Selon l’édile de Libreville, le retard accusé durant deux mois serait principalement dû à la conjugaison d’événements indépendants de la volonté conjointement au souci de la mairie d’observer et de mieux réorganiser ses services.
Le maire a laissé entendre que l’hôtel de ville, construite depuis 1977 par feu, Martial Ntoutoume Lubin, n’a jamais subit de cure de jouvence.
« Le maintien des locaux relève du miracle », a signalé Jean-François Ntoutoume Emane ajoutant que « les travaux de réhabilitation de l’Hôtel de ville sont estimés à 4 voire 5 milliards de francs CFA ».
La mairie ne dispose plus de lignes d’appels téléphoniques pour la communication entre services auxquels s’ajoute l’absence criarde d’outils informatiques.
A l’exception du 2ème arrondissement ne disposant pas encore de son propre bâtiment administrative, les cinq autres mairies d’arrondissements ont été construites, il y a plus de 20 ans, a rappelé au Conseil, Jean François Ntoutoume Emane.
Des cinq centres préscolaires construits par la mairie à travers certains des six arrondissements de la commune de Libreville, le seul qui subsiste est celui du 5ème arrondissement.
La cité municipale bâtie au quartier Mindoubé, est aujourd’hui habitée par des inconnus.
Le maire a également exposé au conseil les difficultés auxquelles sont confrontées les commerçantes des différents marchés de Libreville relatives aux pris de location des espaces de vente, de voies d’accès des camions dans le ramassage des ordures qui, selon Jean François Ntoutoume Emane, amène les commerçantes à se rapprocher des trottoirs pour y écouler leur produit.
A cela s’ajoute l’absence des chambres froides dans la quasi-totalité des marchés municipaux pour la conservation des aliments.
Chaque année, l’Etat octroie une subvention de la maire perçoit une subvention de 15 milliards de Francs CFA à la mairie. Près de dix milliards de ce montant y sont consacrés aux payements des salaires et près de 4 milliards sont réservés à la société de valorisation des ordures ménagères du Gabon (SOVOG).
La dette de la municipalité avoisine les 20 milliards alors que les ressources propres de la mairie ne représentent que 2 à 3 milliards par an. L’édile de Libreville a sollicité la compréhension des plus hautes autorités du pays pour la suppression des avoirs mais surtout pour qu’une rallonge budgétaire lui soit accordée.
A défaut, Jean François Ntoutoume Emane estime que le prélèvement des taxes aéroportuaires, portuaires, foncières et sur les déchets industriels représentant à peu près 50 milliards de Francs CFA peut couvrir les problèmes. Mais, aucune loi n’autorise la mairie à le faire.
Dans la perspective de l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations de football qui aura lieu en Guinée Equatoriale et au Gabon, le premier magistrat de la ville de Libreville a élaboré un programme à court, moyen et long terme pour le développement de la commune de Libreville.
Ce programme prévoit la réhabilitation des voies publiques sur le front de mer, le débarrassage des épaves de véhicules qui encombrent la chaussée, la construction des espaces de loisirs entre autres.
L’autorité municipal a félicité le 4ème maire adjoint pour le succès obtenu dans l’opération dénommée« Libérons les trottoirs pour que la circulation soit fluide », lancée depuis le début du mois en cours et qui vise à débarrasser la ville de tous les marchés anarchiques.