Le chef de l’Etat a réuni le 28 octobre à Libreville les responsables de la Convention nationale des syndicats du secteur de l’Education (CONASYSED) et les membres du gouvernement pour trouver une issue aux négociations qui s’enlisent et gèlent la reprise effective des cours dans les établissements publics depuis le 6 octobre. La médiation du président a permis quelques avancées, notamment le gonflement de l’enveloppe destinée au paiement des rappels et la mise en place d’une commission paritaire pour traiter de la régularisation des situations administratives, qui doivent être rapportées à la base syndicale pour décider de la levée ou non du mot d’ordre de grève.
Face à l’enlisement de la crise de l’éducation qui paralyse la reprise effective des cours depuis le 6 octobre dernier, le chef de l’Etat a convoqué les représentants syndicaux des enseignants et des parents d’élèves pour faire avancer les négociations.
Le chef de l’Etat a eu une séance de travail le 28 octobre avec les différents protagonistes de cette crise, à savoir le modérateur de la Convention nationale des syndicats du secteur de l’Education (CONASYSED), Ndong Edzo, le représentant du Syndicat de l’Education nationale (SENA), Fridolin Mvé Messa, la représentante des parents d’élèves, Christiane Békale, le premier ministre, Jean Eyeghe Ndong et le ministre des Finances, Blaise Louembé.
La médiation du chef de l’Etat a permis quelques avancées qui semblent susceptibles de prouver la bonne foi des autorités à résoudre les problèmes évoqués par les enseignants et les remettre au travail.
L’harmonisation des salaires des agents recrutés avant et après 1991 et le traitement des situations administratives bloquées depuis plusieurs années ont été posées comme préalables par le modérateur du CONASYSED.
Au titre des rappels, il a été décidé de gonfler l’enveloppe de 2,5 milliards de francs CFA annoncée par le premier ministre pour le paiement par anticipation avant le 15 novembre 2008 des rappels dus aux agents du secteur Education. Le ministre des Finances, Blaise Louembé, a été mandaté pour étudier les possibilités du financement de cette opération.
La réunion a également permis de mettre en place une commission paritaire réunissant des membres du gouvernement, des syndicats de l’éducation et des représentants des parents d’élèves pour examiner les questions de fond soulevées par les enseignants au sujet notamment des recrutements, des intégrations, des avancements automatiques et des titularisation.
Cette commission sera également chargée d’étudier le point relatif à la prime incitative à la fonction enseignante, dont l’attribution est encore remise en question avec d’un côté l’incitation à de nouvelles vocations d’enseignants, et de l’autre l’augmentation de la masse salariale et son poids sur le budget de l’Etat.
Le chef du gouvernement a par ailleurs réitéré la décision prise récemment de débloquer des fonds destinés à doter le Guichet unique de nouveaux logiciels indispensables au traitement rapide et efficient des situations administratives des agents de l’Etat.
Malgré l’avancée palpable des négociations à la fin de la deuxième semaine de grève, le gouvernement avait décidé le 20 octobre de geler les négociations et posé un ultimatum aux enseignants pour la reprise des cours avant le 23 octobre. Face à ce volte face du Premier ministre, les enseignants ont décidé de camper sur leurs positions et de maintenir la grève jusqu’au retour sans conditions du gouvernement à la table des négociations.
Dans l’attente de la mise en œuvre effective de ces décisions et face au silence sur le point brûlant de l’harmonisation des salaires des enseignants recrutés avant et après 1991, les enseignants avaient décidé de maintenir le mouvement de grève.
Les responsables syndicaux ont annoncé au terme de la réunion convoquée par le président qu’ils allaient rendre compte à la base des avancées réalisées dans les négociations pour statuer sur la reprise effective des cours. Ces avancées sont-elles suffisantes pour faire cesser la grève? Pas vraiment, parce que ces mesures avaient déjà été prises par le premier ministre. S’il y a reprise des cours dans ces conditions, la surenchère des enseignants n’aura pour toute justification qu’une volonté manifeste d’humilier le ministre de l’éducation et le premier ministre.