Selon le quotidien national L’Union, les personnes interpellées sont soupçonnées de pratiquer le « kôhng », une « espèce de commerce de vies humaines » assimilée à de la sorcellerie. Vingt-trois personnes âgées, dont un pasteur d’église évangélique, ont été arrêtées dans le nord du Gabon pour pratique du « kôhng », une « espèce de commerce de vies humaines » assimilée à de la sorcellerie, a rapporté lundi 3 novembre le quotidien national L’Union.
Elles ont été interpellées le 21 octobre à Bitam (département d’Oyem, nord) avec sept autres personnes qui ont été entendues, « innocentées » et libérées par la gendarmerie, a affirmé L’Union.
Parmi elles figurent un révérend-pasteur responsable dans la région de l’église évangélique du Gabon, ainsi qu’un commerçant ayant été emprisonné « il y a 15 ans pour des faits similaires », selon le journal.
Les 23 « sorciers » présumés, qui sont détenus à Oyem dans l’attente de leur jugement, ont été « identifiés (comme) des pratiquants du ‘kôhng' » par un « tradipraticien » dépêché à Bitam du 11 au 19 octobre.
Lors de sa mission, le tradipraticien a pu « déterrer divers objets (…) servant à la pratique de cette sorte de sorcellerie », selon le journal, qui a publié notamment la photo de deux crânes présentés comme humains, de bouteilles contenant « du sang et de la graisse » d’origine humaine ainsi qu’une « arbalète mystique ».
Le procureur d’Oyem avait enregistré de « nombreuses plaintes déposées à son cabinet par des populations (…) qui ne cessaient d’enregistrer dans leur entourage des morts plus ou moins mystérieuses ou suspectes ».
Au Gabon, de nombreux habitants ont conservé leurs croyances ancestrales animistes, qui laissent une place importante aux pouvoirs des éléments de la nature et au surnaturel.