Les premiers bureaux de vote ont fermé leurs portes, mardi 4 novembre, dans les Etats du Kentucky (centre est) et de l’Indiana (nord). Déjà les médias américains (CNN, MSNBC) donnent de premières estimations à la sortie des urnes. Obama est donné vainqueur dans le Vermont, un Etat traditionnellement démocrate, tandis que McCain semblerait l’emporter dans le Kentucky. Une chose est sûre : le taux de participation à l’élection présidentielle américaine a atteint mardi un niveau très élevé, voire « sans précédent » dans les Etats-clés.
« La participation est phénoménale », a déclaré Jean Jensen, responsable des opérations électorales pour l’Etat de Virginie, soulignant que plus de 40 % des électeurs enregistrés avaient déposé leur bulletin dans l’urne à 10 heures (16 heures, heure de Paris). L’Ohio était bien parti pour une participation record de 80 %, selon les autorités. En Caroline du Nord, également un Etat-clé pour cette élection, une très forte participation est aussi attendue. « Je suis certain que nous allons dépasser les 70% », a annoncé Johnnie McLean, directeur adjoint des opérations électorales de l’Etat. Affluence inédite également dans le Missouri, qui, hormis une fois, a toujours voté pour le vainqueur de l’élection depuis 1904.
Bien que plus de 30 % des électeurs avaient déjà voté par anticipation dans la trentaine d’Etats où le vote anticipé était autorisé, de longues files d’attentes se sont formées devant les bureaux de vote du pays, parfois dès 4 heures du matin. De quoi conforter les pronostics de certains experts, qui tablaient sur la mobilisation de 130 à 135 millions d’électeurs. Soit bien plus que les 120 millions de 2004, où le taux de participation avait déjà dépassé les 56 %, à son plus haut niveau depuis 1968.
CAFÉ OFFERT
En dépit de la très forte affluence, peu de problèmes techniques étaient signalés dans les quatre principaux « swing states ». En Virginie, Mme Jensen a seulement eu écho de l’ouverture tardive de deux bureaux de vote, du mauvais fonctionnement de machines de lecture optique des bulletins de vote et de quelques accusations de retrait arbitraire d’électeurs des registres.
A Blacksburg, bastion démocrate de cet Etat de la côte est, nombre d’électeurs s’étaient levés très tôt afin d’aller voter et ensuite se rendre à leur travail. Dans tous le pays se sont répétées les mêmes scènes d’électeurs patientant dans le calme, sirotant un café ou lisant le journal. Au pied des gratte-ciel de New York, une centaine de personnes attendaient devant un bureau de vote sur Wall Street, non loin de la Bourse, gardée par des policiers lourdement armés. En Floride, où plus d’un électeur sur deux a déjà voté par anticipation, l’attente semblait moindre. « Avant l’ouverture des portes, il y avait de longues files, mais maintenant tout va bien », expliquait un agent de la police de Miami, Elee Minden, en poste dans un bureau de vote de Coral Gables. Au poste de police de Miami Beach, qui faisait office de bureau de vote, une petite douzaine de personnes attendaient leur tour. Un volontaire du camp démocrate leur précisait que le bar d’à côté offrait le café aux personnes ayant voté.
Les taux de participation des précédents scrutins
1992 : Bill Clinton bat le président sortant George Bush. La participation atteint 55,9 % de la population en âge de voter, en progrès de 4 points par rapport à l’élection de 1988.
1996 : Le président démocrate est réélu, mais a mobilisé moins de 148 millions d’électeurs, soit 49 % des Américains majeurs. C’est le taux le plus faible de toute l’histoire des Etats-Unis.
2000 : George W. Bush bat Al Gore sur le fil. 51 % des Américains ont voté.
2004 : La participation dépasse les 56 % : c’est le score le plus élevé depuis 1968.