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Crise RD Congo : L’ONU veut prévenir la régionalisation du conflit

Les travaux de la réunion de médiation ouverte le 7 novembre à Nairobi, au Kenya, sous les auspices de l’Organisation des Nation Unies (ONU) pour trouver un consensus politique à la crise qui ravage l’est de la République démocratique du Congo (RDC) a révélé un soutien supposé de l’Angola et du Zimbabwe aux troupes congolaises. Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki Moon, a appelé les participants à chercher des solutions à la source du problème afin de stabiliser cette région sur le long terme, et a mandaté l’ancien président nigérian Obasanjo comme médiateur de la crise sur le terrain.
L’Organisation des Nations Unies (ONU) craint que le conflit qui oppose l’armée congolaise aux rebelles du Conseil national pour la défense du peuple (CNDP) dans l’est du pays ne se régionalise avec les rumeurs sur le soutien angolais et zimbabwéen aux troupes gouvernementales, après la tension née entre Kinshasa et Kigali, accusée de soutenir les rebelles congolais.

Un sommet international sur le conflit en RDC a été ouvert le 7 novembre dernier à Nairobi, qui rassemble les présidents congolais et rwandais autour de chefs d’Etat africains censés assurer la médiation pour une pacification durable de l’est de la RDC.

Des militaires angolais se trouveraient dans l’est de la RDC où ils auraient participé le 7 novembre aux côtés de l’armée congolaise aux combats contre les rebelles de Laurent NKunda.

La Mission des Nations Unies en RDC (MONUC) avait démenti la présence de soldats de Luanda dans la région.

Des éléments angolais auraient été déployés le 7 novembre près de Kibati, à12 km au nord de Goma, le long de la ligne de front séparant les forces gouvernementales et les rebelles du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP). Ces militaires angolais auraient pris part aux combats ayant opposé ce même jour les belligérants dans ce secteur.

Des éléments de la MONUC affirment avoir rencontré un soldat s’exprimant en portugais, qui aurait « dit qu’il était d’Angola et que d’autres (soldats angolais) se trouvaient sur la colline », en référence à une colline de Kibati où est installé un camp de l’armée congolaise.

Le chef rebelle Laurent Nkunda avait affirmé le 7 novembre que les troupes angolaises combattaient en soutien à l’armée congolaise dans la zone de Kibati.

De source diplomatique, « une cinquantaine de militaires angolais et zimbabwéens sont en mission de reconnaissance en appui aux unités congolaises sur le front de Kibati », une information démentie par Kinshasa et la MONUC.

« Il y a une coopération militaire » entre la RDC et l’Angola et « il y a peut-être des instructeurs angolais dans le pays », a nuancé la MONUC.

D’autres sources affirment que deux bataillons de l’armée congolaise, récemment formés en Angola, ont été installés ces derniers jours près de Kibati, ce qui pourrait expliquer que certains s’expriment en portugais.

La nouvelle présence de troupes angolaises dans le pays, si elle était confirmée, marquerait une régionalisation du conflit et risquerait d’être perçu comme une provocation par le Rwanda voisin.

« La paix et la sécurité étaient menacées en Afrique centrale par des groupes armés, nationaux et étrangers, présents sur le sol congolais. Ni la RDC, ni le Rwanda, ni le reste de l’Afrique centrale ne peuvent se permettre d’être de nouveau entraînés dans un conflit », a déclaré à Nairobi le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki Moon.

Monsieur Ban Ki Moon a évoqué trois priorités, notamment la nécessité de prendre des mesures urgentes pour contenir la crise actuelle déclenchée par la reprise des combats dans l’est de la RDC.
Il a souligné la nécessité de s’attaquer aux racines de cette crise, estimant que des solutions durables ne pourront être trouvées qu’au niveau politique.
« Nous devons mettre fin à ce conflit dans l’est et l’empêcher de se répandre dans la sous-région » a-t-il répété.

L’ancien président du Nigeria, Olusegun Obasanjo, a été mandaté dans l’est de la RDC pour travailler en étroite collaboration avec les dirigeants régionaux pour parvenir à des solutions globales et durables aux problèmes créés par la persistance et l’action destructrice des groupes armés illégaux.
Une contre-attaque a été lancée le 7 novembre dernier par l’armée congolaise, leur permettant de reprendre le contrôle de Nyanzale, qui était tombée la veille aux mains des rebelles de Laurent Nkunda, lesquels se sont désormais retirés à la périphérie de la ville.

La situation des 65 000 civils déplacés rassemblés dans des camps de Kibati, au nord de Goma, s’est aggravée, alors que les combats à l’artillerie lourde se sont intensifiés dans la nuit, dans cette zone.
Les dernières estimations du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) font état de 250 000 civils déplacés dans le Nord-Kivu, en raison de la violence qui sévit depuis septembre.

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