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Cameroun : Les dix otages de Bakassi libérés

Le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a annoncé le 11 novembre la libération des dix marins de la société Bourbon, dont sept ressortissants français, deux Camerounais et un Tunisien, pris en otage le 31 octobre au large de la presqu’île de Bakassi, au Cameroun. Paris a nié le versement d’une rançon aux ravisseurs mais a attribué la libération des otages aux négociations menées par les autorités camerounaises avec les rebelles.
Une issue heureuse a pu être trouvée à l’enlèvement des dix marins, dont sept Français, deux Camerounais et un Tunisien, le 31 octobre dans les eaux territoriales camerounaises au large de la presqu’île de Bakassi.

Les otages ont été libérés sains et saufs dans l’après-midi du 11 novembre et reçus à Yaoundé par le chef de l’Etat camerounais, Paul Biya.

«Nous avons une équipe médicale du centre de crise des affaires étrangères qui est sur place pour leur donner les premiers soins» a rassuré le porte-parole du Quai d’Orsay, Eric Chevallier, avant de préciser qu’«en principe, les otages sont en bonne santé».

L’enlèvement avait été revendiqué le 31 octobre par le groupe rebelle de Bakassi Freedom Fighters et la milice du Conseil de sécurité et de défense du Delta du Niger (CSDDN), dirigée par le commandant Ebi Dari, qui avaient menacé de tuer les otages sous trois jours si le gouvernement camerounais n’ouvrait pas les négociations, avant de revenir sur ces menaces.

«L’Etat français n’a pas payé de rançon, en revanche il y a eu des discussions entre les autorités camerounaises et les preneurs d’otages, et c’est grâce à ce travail des autorités camerounaises, que nous avons appuyé, qu’ils ont pu être libérés», a affirmé Eric Chevallier.

Concernant les rumeurs d’une tentative de libération par la force de l’armée camerounaise lors de laquelle un otage aurait été tué, le porte-parole du Quai d’Orsay a assuré qu’«il n’y a pas eu d’offensive», et estimé que les motivations des ravisseurs étaient «de nature plutôt politiques, elles n’étaient pas de nature financière».

Bernard Kouchner a remercié les autorités camerounaises, notamment le chef de l’Etat Paul Biya, pour leur «mobilisation constante», ainsi que «les autorités nigérianes».

Les sept otages français et le Tunisien sont arrivés le 12 novembre à Paris, après 12 jours de captivité, et ont été accueillis par la secrétaire d’Etat française aux droits de l’Homme, Rama Yade.

Les dix membres d’équipage du navire du groupe français Bourbon, travaillant pour Total et opérant sur un terminal pétrolier dans les eaux territoriales camerounaises au large de Bakassi, avaient été pris en otage dans la nuit du 31 octobre.

Le groupe rebelle camerounais Bakassi Freedom Fighters déclare lutter pour l’émancipation de Bakassi, une presqu’île potentiellement riche en pétrole et en gaz située à la frontière du Nigeria, qui a été pendant 15 ans l’objet d’un différend frontalier entre les deux pays et a été officiellement rétrocédée au Cameroun par le Nigeria le 14 août dernier.

Depuis novembre, vingt-huit militaires, un sous-préfet et une vingtaine d’assaillants ont été tués à Bakassi dans des attaques de ces groupes dont les motivations restent floues.

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