Le ministre délégué aux Ressources Hydrauliques, Sylvain Momoadjambo, a ouvert le 12 novembre à Libreville un atelier de réflexion sur l’élaboration d’une politique nationale de renforcement des capacités d’adduction d’eau potable en milieu rural. Pour répondre aux Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), le gouvernement doit réduire de moitié la proportion de la population rurale n’ayant pas accès à l’eau potable d’ici 2015, à travers le renforcement des dispositifs d’adduction d’eau à l’intérieur du territoire national et la mise en place d’un système de gestion et de maintenance, dans le respect des enjeux de la gestion durable des ressources hydrauliques.
Les agents du département des Ressources Hydrauliques, les partenaires au développement et des représentants du secteur privé sont réunis depuis le 12 novembre dernier au centre des Métiers Jean Violas de Libreville pour l’élaboration d’une politique nationale hydraulique en milieu rural.
Cette séance de travail, ouverte par le ministre délégué aux Ressources hydrauliques, Sylvain Momoadjambo, doit permettre l’identification des voies et moyens de renforcer l’adduction d’eau potable aux populations rurales, conformément aux Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) qui vise la réduction de moitié de la population rurale n’ayant pas accès à l’eau potable à l’horizon 2015.
Malgré les riches ressources hydrauliques souterraines et en surface présentes sur le territoire national, «les zones rurales présentent encore le plus faible taux d’accès à cette denrée comparativement aux villes», a déploré le ministre délégué aux Ressources hydrauliques.
Les études réalisées sur le terrain montrent que 60% de la population rurale n’a pas accès à l’eau potable, soit près de 400 000 personnes à relier au système d’adduction d’eau potable en zone rurale.
La politique de renforcement de ce secteur mise en place par le gouvernement depuis trente ans a déjà permis de réaliser plus de 1 400 pompes à motricité humaine sur près de 34 réseaux de proximité dans des localités reculées. Le gouvernement avait par ailleurs annoncé son engagement à hauteur de 200 millions de francs CFA par an pour pallier les insuffisances du secteur.
Sylvain Momoadjambo a expliqué qu’il s’agissait de trouver les moyens de fournir de l’eau potable à près de 3 000 villages et 105 regroupements, ce qui implique que «le parc actuel de pompes à motricité humaine devra donc être doublé, voire triplé, si l’on veut atteindre les objectifs du Document stratégique de croissance et de réduction de la pauvreté».
Constatant que 40% à 50% des équipements hydrauliques installés en milieu rural ne fonctionne plus de façon optimale au bout de deux ou trois ans, la tutelle a insisté sur l’importance de mettre en place un système de gestion et de maintenance de ces équipements pour garantir la durabilité des installations.
Le chef des opérations de coopération de la Commission européenne, Bernard François, a expliqué que le document cadre en élaboration devait doter le pays d’un cadre technique, financier, juridique et institutionnel définissant des missions claires des pouvoirs publics compte tenu de l’état des lieux actuel et mettant en place un système de gestion et de maintenance des installations.
L’Union européenne a déjà apporté un appui technique important à l’élaboration d’une base de données informatisée sur les points d’eau existants.
Les participants ont d’ores et déjà convenu de l’importance d’élargir la couverture du réseau d’adduction d’eau potable en milieu rural en recourant à des mécanismes appropriés aux réalités du terrain et en associant le secteur privé.
Si ces assises parviennent à définir un cadre cohérent de gestion et de maintenance des équipements et des mécanismes de financements qui implique le secteur privé, «la Commission européenne vous accompagnera dans les provinces du Woleu-Ntem, de la Ngounié et du Haut-Ogooué, car nous sommes confiants que ces actions profiteront durablement aux populations rurales», a assuré Bernard François.