Le directeur général des Eaux et Forêts, Pierre Ngavoura, représentant le ministre de tutelle, Emile Doumba, empêché, a tenu le 12 novembre à Libreville une conférence de presse visant à expliquer les modalités et les objectifs du nouveau système d’attribution des permis d’exploitation forestière. En instaurant un système d’adjudication par appel d’offres, la tutelle entend améliorer le contrôle du processus d’industrialisation de la filière bois dans le cadre de la politique de gestion et de développement durable des ressources forestières du pays et du développement de l’activité économique pour lutter contre la pauvreté et l’exode rural.
Dans le cadre du lancement du nouveau système d’adjudication des permis d’exploitation forestière par appel d’offres, le directeur général des Eaux et Forêts, Pierre Ngavoura, a tenu un point presse le 12 novembre dernier au siège du département à Libreville pour expliquer le fonctionnement et la portée de cette opération.
Cette opération s’inscrit également dans le cadre du renforcement de la transformation locale des grumes pour la diversification de l’économie nationale et la lutte contre la pauvreté et le chômage.
«Cette méthode procède de la volonté du ministère des Eaux et Forêts d’appliquer les nouvelles orientations gouvernementales qui sont conformes au Code forestier en République gabonaise et dont l’objectif visé est de parvenir à créer une classe des opérateurs nationaux dans la filière bois», a expliqué le directeur général des Eaux et Forêts.
La première phase de l’opération concernant les exploitants nationaux, le ministre délégué Ngavoura a annoncé que 125 massifs forestiers avaient été identifiés pour 16 lots à attribuer, correspondant à une surface totale d’1 373 195 hectares.
Ces concessions sont réparties sur 8 des 9 provinces du pays, l’Estuaire ayant été exempté de cette opération pour permettre la régénération de la forêt dans cette province victime d’une surexploitation forestière.
Le découpage stratégique des concessions par la tutelle devrait permettre aux exploitants nationaux d’acquérir de nouvelles parcelles et faciliter le développement du secteur, selon les critères financiers et techniques arrêtés par le ministère des Eaux et Forêts pour garantir la gestion et le développement durable de la filière bois.
Les contraintes financières arrêtées par la tutelle pour prétendre à l’obtention d’un permis d’exploitation forestière fixent notamment le prix de l’hectare par rapport à une base référentielle au plus offrant estimé à 600 francs CFA. Les postulants doivent également présenter un dossier financier solvable auprès des banques ainsi que des garanties.
Les contraintes techniques seront également déterminantes dans l’attribution des permis dans la mesure où les concessions ne seront plus octroyées au plus offrant mais au plus compétent.
«L’acquéreur, outre le fait qu’il peut paraître le mieux placé dans la pratique de l’offre parce qu’ayant misé plus que les autres, celui-ci doit absolument avoir un dossier technique qui intègre les capacités techniques» adéquats, a expliqué Pierre Ngavoura.
Le soumissionnaire devra «par exemple avoir un certain nombre d’outils et matériels d’exploitation, comme le débardeur à pneus ou à chenilles, le grumier, la niveleuse, le chargeur frontal et l’expérience professionnelle», a précisé le directeur général des Eaux et Forêts, avant d’insister sur «le respect des engagements et des normes d’intervention en milieu forestier».
Pour statuer sur les appels d’offres, le gouvernement a mis en place un comité pour l’adjudication des permis forestiers, le comité pour l’industrialisation de la filière bois, qui regroupe des représentants de neuf départements ministériels.
Pour statuer sur les dossiers soumis au comité, un système de notation a été mis en place qui évalue les investissements sur 40 points, les capacités financières et les garanties de bonne exécution sur 20 points, l’expérience professionnelle sur 25 points ainsi que les engagements et les normes d’intervention en milieu forestier sur 15 points.
Les avis d’appels d’offre ont été rendus publics depuis quelques jours et l’opération se poursuivra dans sa seconde phase, dans une quinzaine de jours, avec la diffusion par le ministère d’informations complémentaires concernant la localisation des massifs forestiers retenus, les offres financières et techniques ou encore l’achat des dossiers d’appel d’offres.