Le Gabon accuse un déficit en matière d’infrastructures scolaires, ont constaté jeudi à Libreville les observateurs. Pour mieux cerner notre débat, le directeur de l’enseignement du 1er degré avance un certain nombre de statistiques concernant le secteur qu’il dirige depuis plusieurs années.
Le Gabon a-t-il affirmé, possède en tout 758 écoles primaires publiques qui sont encadrées par 4744 instituteurs dont 3278 sont affectés en province. A Libreville la capitale où vit la moitié de la population du pays, on compte 68 écoles dans la commune où enseignent 1466 instituteurs. Ce qui représente le tiers du personnel enseignant gabonais dans ce secteur.
S’il existe au 1er degré un total de 108.000 élèves recensés l’année dernière dans les 9 provinces, Libreville en compte, à elle seule, 72.000 dans ses 68 écoles, Port-Gentil la capitale économique 8.000 élèves regroupés dans 13 écoles seulement.
Si dans la capitale, les écoles sont généralement bien construites, et bien équipées, la situation est loin d’être rose dans les provinces. Là-bas prévaut le sous-équipement des établissements scolaires notamment dans les grandes villes où certaines écoles datent de la période coloniale. En ces lieux difficiles, les classes sont bondées d’élèves et on applique drastiquement le phénomène des classes à mi-temps.
Au cycle primaire, affirme le directeur de l’enseignement, nous n’avons construit que 29 salles de classe l’année dernière contre 40 au pré-primaire. Ce qui est largement insuffisant a-t-il fait remarquer dans un secteur en pleine explosion démographique où les besoins sont énormes. En moyenne, il fallait qu’on en construise 250 par an si l’on veut relever l’énorme déficit national qui est de 760 salles de classe et 60.000 tables bancs.
Ainsi, dans certaines écoles de nos chefs-lieux de province comme Oyem l’on enregistre encore le phénomène des classes avec plus de 80 élèves dans les CP ; d’où l’enregistrement des nombreux redoublements.
Si le nombre d’instituteurs parait suffisant dans le premier degré, le déséquilibre entre le nombre de salles de classe disponibles et le nombre d’élèves à accueillir dans les autres centres urbains est important, ce qui fait en sorte que les sureffectifs apparaissent comme étant le mal premier qui gangrène le système éducatif gabonais.