Crise oblige, la production du manganèse marque le pas au Gabon. La Comilog qui exploite le métal destiné à la sidérurgie s’adapte à la baisse de la demande de ses principaux clients, les Etats-Unis, et surtout la Chine. Cela ne remet pas en cause l’ambition de la filiale du groupe français Eramet : faire du Gabon le premier producteur mondial de manganèse.
Pour y parvenir, la Comilog a besoin d’une meilleure fourniture en électricité, elle compte pour cela sur l’extension du barrage de Poubara. C’est maintenant acquis, samedi le président du Gabon était sur place pour inaugurer le chantier. Et dès le lendemain dimanche, on rencontrait des géomètres chinois au travail sur la piste d’accès au barrage. Car la centrale hydroélectrique de Poubara située au sud du pays devrait partiellement alimentée tout au nord, les futures mines de fer dont les Chinois ont obtenu la concession.
Le fer de Belinga est un gisement de légende. Par sa taille, c’est l’un des plus grands au monde. Par son emplacement, sous un manteau forestier qui rend son accès compliqué, son exploitation hors de prix et contestable sur le plan écologique. Même les opérateurs chinois auraient des réserves sur la viabilité économique du projet. Mais le président Bongo y tient.
L’exploitation du fer entre dans la perspective de l’après-pétrole. Et la crise n’entame en rien la détermination des Chinois. En ce moment ils pressent les autorités gabonaises pour que le siège de la société, la Comibel, soit rapidement construit à Libreville.
Dans la capitale gabonaise, la crise économique mondiale n’a pas encore plombée l’atmosphère, l’ambiance du super cycle des matières premières est au contraire toujours d’actualité. Areva envisage même de reprendre la production d’uranium. Fermée depuis près de dix ans sa mine située à Mounana pourrait rouvrir dans les prochaines années. L’exploitation d’autres sites serait également à l’étude. La patronne d’Areva, Anne Lauvergeon, vient aujourd’hui à Libreville pour en parler.