Face au statu quo dans la crise de l’éducation nationale qui est entrée dans sa sixième semaine, l’Union gabonaise pour la démocratie et le développement (UGDD) et l’Union pour la nouvelle République (UPNR), ont appelé le 17 novembre à la reprise des négociations sans conditions entre les enseignants et le gouvernement. Malgré l’accession du gouvernement le 13 novembre dernier à deux des revendications des enseignants grévistes, l’assemblée générale de la Convention nationale des syndicats du secteur de l’éducation (CONASYSED) n’est pas parvenu à un consensus pour la reprise totale et effective des cours sur l’étendue du territoire national.
La grève des enseignants a pris une nouvelle tournure cette semaine, où de nombreux enseignants avaient repris le chemin des salles de classe, dans une atmosphère flouée par les résultats peu concluants de l’assemblée générale de la Convention nationale des syndicats du secteur de l’éducation (CONASYSED) tenue le 17 novembre dernier pour statuer sur les points consentis par le gouvernement lors du conseil des ministres du 12 novembre dernier.
Le gouvernement a accédé à deux des revendications des enseignants, à savoir le paiement des rappels de solde et l’octroi de la prime d’incitation, mais continue de conditionner la reprise du dialogue à la levée du mot d’ordre de grève.
Le président de l’Union pour la nouvelle République (UPNR), maître Louis Gaston Mayila, a demandé le 17 novembre «que tout le monde revienne à la table des négociations, non pas avec des préalables, mais que chacun dise ce qu’il a à dire et que l’on puisse faire avancer le débat».
«On ne va pas quand même aller à l’international pour venir arrêtez une grève !», s’est insurgé le chef de file de l’UPNR, avant d’ajouter à l’endroit des syndicats «qu’il faut savoir déclencher une grève mais aussi la finir dans l’honneur de tout le monde. Il va falloir que l’on revienne à la table des négociations, qu’il n’y ait pas d’anathèmes ni des menaces. On doit faire tout ce qu’il y a à faire pour les enfants car ils sont l’avenir du pays».
Réuni au siège du parti le 17 novembre dernier, l’Union gabonaise pour la démocratie et le développement (UGDD) a tenu une séance de travail sous les auspices du président de cette formation politique, Zacharie Myboto, pour aborder la crise de l’éducation qui paralyse le système éducatif depuis le 6 octobre dernier.
Dans la déclaration sanctionnant cette réunion, l’UGDD invite le gouvernement, au regard de l’excédent budgétaire enregistré dans le budget 2008, à débloquer les fonds nécessaires à la résolution des revendications des enseignants, jugées légitimes, et à reprendre les négociations sans conditions avec la CONASYSED.
Sur proposition des responsables du Synat, du Synec, du Senec et de la CGSL, conduits par le secrétaire général de la Confédération syndicale gabonaise (COSYGA), Martin Allini, le chef de l’Etat a accepté le 17 novembre dernier le projet de création d’un Conseil national du Dialogue social.
Cette structure sera mandatée pour préparer de manière consensuelle les décisions importantes à soumettre aux instances décisionnelles, «ce qui permettrait aux organisations des employeurs et à celle des salariés de se reconnaître dans les mesures proposées», a expliqué monsieur Allini.
Les responsables syndicaux ont également demandé l’organisation d’une conférence réunissant le gouvernement, le patronat et les salariés pour apaiser les tensions dans les différents secteurs d’activités.