Les enseignants gabonais, en grève depuis la rentrée du 6 octobre, ont décidé à l’issue d’une assemblée générale tenue le 19 novembre à Libreville, de suspendre pour trois semaines le mot d’ordre de grève sur l’étendue du territoire national. Cette trêve devrait permettre de suivre la mise en œuvre du chronogramme arrêté par le gouvernement pour le traitement des revendications inscrites au cahier des charges de la Convention nationale des syndicats du secteur de l’éducation (CONASYSED). La suspension du mot d’ordre de grève intervient suite à l’accession du gouvernement à deux des revendications des enseignants : le paiement effectif des rappels de solde et l’octroi de la prime incitative à la fonction d’enseignant. Les salles de classe étaient enfin pleines dans la matinée du 20 novembre, après un mois et demi où elles ont été désertées par les enseignants qui réclamaient l’amélioration de leur traitement et de leurs conditions de travail.
Une trêve dans la crise de l’éducation nationale a été décidée lors de l’assemblée générale de la Convention nationale des syndicats du secteur de l’éducation (CONASYSED) tenue le 19 novembre dernier au siège du Syndicat de l’Education nationale (SENA), sis au quartier La Peyrie, à Libreville.
Au terme de cette réunion, la CONASYSED a invité «tous les enseignants de Libreville et de l’intérieur du pays à suspendre provisoirement, pour trois semaines, le mouvement de grève et à reprendre les cours dès le 20 novembre 2008 à 7h30», a déclaré le modérateur de la centrale syndicale, Jean Jacques Ikapi Mbadinga.
Le collège des pairs de l’Education nationale a expliqué qu’il s’agissait notamment, aux vues des avancées constatées dans les négociations avec le gouvernement, de «témoigner notre respect à l’opinion nationale, internationale et à nos élèves, (…) qui nous ont soutenu dans cette première phase de notre lutte», a ajouté le modérateur.
«Il y a des avancées au niveau des sessions administratives, au niveau des rappels, du chronogramme qu’on attendait et l’engagement du gouvernement quand à la prime octroyée par le chef de l’Etat», a rappelé le secrétaire général du Syndicat de l’Education nationale (SENA), Fridolin Mvé Messa, membre de la CONASYSED.
Sur les 23 000 agents en attente de leurs rappels de solde, 6 000 ont déjà vu leurs dossiers traités par le Guichet unique, qui atteste du versement effectif des 5 milliards débloqués par anticipation par le gouvernement sur les 80 milliards dus pour régulariser les situations administratives des enseignants.
«Nous mettons ces trois semaines à profit pour négocier dans le fond notre plate forme revendicative», a expliqué le secrétaire général du SENA, Fridolin Mvé Messa.
Au regard de la suspension du mot d’ordre de grève et de la reprise des cours à compter du 20 novembre, «le gouvernement prend acte de ces deux décisions de la CONASYSED et l’invite à la reprise des négociations le jeudi 20 novembre à 15h30 à l’immeuble Arambo, abritant les services du ministère des Finances», a répondu le gouvernement par voie de communiqué.
«Ce que nous attendons des négociations qui vont s’ouvrir demain, c’est la concrétisation du cahier de charge de la CONASYDED. Nous voudrions non seulement que le gouvernement prenne acte, mais que le gouvernement arrive à résoudre les problèmes, les points qui concernent la plate forme revendicative», a ajouté Jean Jacques Ikapi Mbadinga.
La CONASYSED a programmé des réunions hebdomadaires tous les samedis durant la reprise provisoire des cours pour faire le point et assurer le suivi de la mise en œuvre du chronogramme par les commissions techniques mises en place par la tutelle pour la résolution des autres revendications inscrites au cahier des charges de la centrale syndicale.
Face à l’échec de la tentative d’intimidation des enseignants grévistes, le gouvernement avait décidé le 13 novembre d’accéder sans délais à deux des revendications de la CONASYSED, le paiement des rappels de solde et l’octroi de la prime d’incitation.
source: Gabonart.com