Le Congrès de la Fédération gabonaise de football (FEGAFOOT) qui s’est tenu les 7 et 8 décembre dernier à Libreville a tourné au vinaigre avec l’éviction des trois candidats en lice pour le poste de président de la fédération. Une alliance des adversaires du président sortant, Léon Ababé, candidat à sa propre succession, a débouché sur l’invalidation de sa candidature après de houleux débats qui ont poussé le représentant de la Fédération internationale de football association (FIFA), l’instance dirigeante du football mondial, à demander un report du scrutin au 3 janvier prochain pour l’enregistrement de nouvelles candidatures en bonne et due forme.
L’élection du nouveau président de la Fédération gabonaise de football (FEGAFOOT) n’a pas pu avoir lieu lors du Congrès des 7 et 8 décembre dernier à Libreville, en raison de l’invalidation des candidatures des trois principaux prétendants.
De houleux débats et des accrochages physiques ont troublé ces assises censées renouveler le bureau directeur de la fédération, en raison de rivalités entre les candidats au poste de président et des alliances tacites orchestrées dans l’ombre.
Le président sortant, Léon Ababé, avait présenté le 2 décembre dernier sa candidature pour un nouveau mandat à la tête de la FEGAFOOT, qu’il dirige déjà depuis 2004, notamment afin de pouvoir achever les chantiers de son programme d’action 2008-2012.
Deux adversaires s’étaient présentés face à lui, à savoir le président de la Ligue nationale de football (LINAF) et fondateur de l’Académie Owanlélé, Pierre Alain Mounguengui, ainsi que l’ancien président de la FEGAFOOT de 1997 à 2004 et actuellement membre de la commission d’organisation de la Coupe d’Afrique des nations de football de la CAF, Placide Engandzas.
A la lecture des rapports moraux et financiers de l’exercice écoulé par le secrétaire général de la fédération, Barthélémy Bouassa Moussadji, les congressistes ont massivement refusé d’apporter leur quitus à ces rapports, faisant tombé le président sortant de la fédération sous le coup de l’article 32,1 qui stipule qu’un candidat ne peut pas avoir fait l’objet d’un refus de quitus.
Paradoxalement, le rapport financier présentait un excédent budgétaire de 11 millions de francs CFA et les chantiers de la FEGAFOOT vont bon train.
Cette alliance contre le président sortant a causé des dommages collatéraux puisque l’ancien président de la FEGAFOOT, Placide Engandzas, s’est également retrouvé sous le coup de cet article en raison des bilans qui avaient été refusés lors de son exercice, à l’issu duquel la FIFA avait même demandé un audit sur son mandat à la tête de la FEGAFOOT.
Pierre Alain Mounguengui, qui se positionnait comme le principal adversaire, a également été évincé de cette élection en raison de l’article 16 qui stipule que les membres démissionnaires ou exclus ne peuvent pas prétendre à un mandat à venir.
Aucun candidat ne pouvant se présenter, le représentant de la FIFA, le santoméen Manuel Dendé, a demandé que l’élection soit reportée d’un mois pour se tenir le 3 janvier prochain, afin de laisser les délais nécessaires aux dépôts de nouvelles candidatures.
Le secrétaire générale de la FEGAFOOT, Barthélémy Bouassa Moussadji, a été mandaté pour gérer les affaires courantes pendant ce délai.
La FIFA avait interpellé le 2 décembre le président en exercice de la Fédération gabonaise de football (FEGAFOOT), Léon Ababe, sur l’implication du ministère de la Jeunesse et des Sports dans le processus électoral de la FEGAFOOT, ce qui avait entraîné le désengagement des élections le 3 décembre par le ministère de tutelle.