La disparition du président Lansana Conté, lundi soir à l’âge de 74 ans, suscite une vive émotion et des critiques au sein de la colonie guinéenne vivant au Gabon, selon des réactions recueillies ce mardi à Libreville. « C’est triste de voir un grand homme d’Etat nous quitter ainsi», a déclaré Abdoulaye Diallo, restaurateur, dont la présence au Gabon remonte à 2003.
Pour sa part, Ismaël Touré, chauffeur de taxi dans la capitale gabonaise a estimé que : « Les 24 ans de pouvoir du président Lansana Conté se sont soldés par un bilan négatif ».
« Il nous faut maintenant quelqu’un qui pourrait redresser l’économie, le système éducatif et résoudre les problèmes de santé», a suggéré Mamadou Diaye, tailleur, tout en souhaitant que « Dieu aide nos frères guinéens en ces heures critiques de notre histoire ».
Le président Lansana Conté est décédé lundi soir après avoir dirigé le pays d’une main de fer depuis 1984, malgré une santé déclinante.
Mardi matin, un groupe de soldats a fait irruption au siège de la radio et a ordonné la lecture d’un communiqué annonçant la création d’un Conseil consultatif chargé de nommer dans les prochains jours un nouveau président et un gouvernement. L’identité des mutins demeure floue.
Le Premier ministre, Ahmed Tidiane Souaré, le président de l’Assemblée nationale Aboubacar Somparé, le chef des forces armées Diarra Camara et d’autres hauts responsables sont apparus dans la même nuit à la télévision nationale pour appeler au calme.
La Cour suprême devrait nommer Aboubacar Somparé chef de l’Etat par intérim, conformément à l’article 34 de la constitution.
Il serait dès lors chargé d’organiser une élection présidentielle dans un délai de 60 jours pour trouver un successeur à Conté.
Le président de l’Assemblée nationale a également annoncé un deuil national de 40 jours.