Une coalition d’organisations de la société civile au Gabon a déploré mardi « l’absence de soins » à des responsables d’ONG et journalistes interpellés fin décembre pour des motifs non précisés, dont certains sont de santé fragile.
« Nous déplorons l’absence de soins pour les malades » parmi les personnes interpellées et toujours retenues par la police judiciaire, a déclaré à l’AFP Marcel Libama, un responsable du Front des organisations de la société civile contre la pauvreté au Gabon (FOSCPG) qui revendique une cinquantaine de structures membres. Il a exprimé des craintes particulièrement pour Georges Mpaga, président du Réseau des organisations libres de la société civile pour la bonne gouvernance au Gabon (ROLBG), et Gregory Ngbwa Mintsa, un Gabonais associé à une plainte d’ONG françaises visant les présidents gabonais, congolais et équato-guinéen.
Georges Mpaga « est diabétique et hypertendu », a-t-il affirmé, précisant que Gregory Ngbwa Mintsa devait également prendre des médicaments.
Opéré récemment, Gaston Asséko, journaliste de la radio catholique privée Sainte-Marie doit, lui, faire l’objet d’un suivi médical.
Handicapé moteur, Marc Ona, considéré comme le porte-parole de la société civile locale, se porte en revanche « plutôt bien », selon M. Libama.
Citant des « témoignages d’amis policiers », Alain Moupopa, président de l’ONG Afrique-Horizons, a de son côté fait état de possibles « violences » à l’égard de Georges Mpaga: « Il est au sous-sol (des locaux de la police, ndlr), avec les plus grands bandits du Gabon. Il serait très mal traité, subirait des violences » et « n’a pas droit aux visites », contrairement aux autres qui ont pu voir des proches.
Le FOSCPG réclame la libération des personnes interpellées.
Dans un communiqué conjoint, des ONG françaises et internationales ont aussi « réitéré leur demande de libération immédiate et inconditionnelle », déploré des conditions de rétention « très préoccupantes » et appelé à mettre « un terme aux persécutions exercées sur ces personnes ».
Les signataires de ce texte sont notamment Sherpa et Transparence International-France, deux ONG françaises qui ont déposé la plainte à laquelle est associée M. Ngbwa Mintsa, ainsi que Publiez ce que vous payez France, Amnesty International France et l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme.
Lundi, le ministre gabonais de l’Intérieur André Mba Obame avait affirmé à l’AFP que les droits des personnes interpellées étaient « respectés ». Il a refusé de s’exprimer sur les raisons des interpellations, évoquant le respect du secret d’une enquête « en cours ».