Le meilleur ami africain de Sarko – le président gabonais Omar Bongo – a de belles manières. Il vient de faire embastiller plusieurs militants anticorruption, coupables de s’être associés à une plainte pour recels de détournements de fonds publics déposée par deux associtions internationales. Transparency International et Sherpa accusent trois chefs d’Etat – Bongo, mais aussi Sassou N’Guesso (Congo) et Teodoro Obiang (Guinée équatoriale) d’avoir acquis en France, appartements, villas, immeubles ou encore voitures de luxe en pillant les ressources de leur pays…
Drôle de Libreville
Grégory Ngwa Mintsa, partie civile dans cette plainte, Marc Ona (de l’association bien-nommé “Publiez ce que vous payez”), Georges Mpaga, Gaston Asséko et le journaliste Dieudonné Koungou arrêtés, le 31 décembre, étaient encore détenus le 6 janvier, sans mandat d’arrêt, dans des conditions très difficiles. Il leur est implicitement reproché de participer au dénigrement du Président et d’avoir indûment perçu de l’argent… de l’Union Européenne ! L’avocat parisien Thierry Lévy s’est proposé pour assurer leur défense.
Mais il va de soi que Sarko et Kouchner vont peser de tout leur poids pour faire libérer ces citoyens africains qui refusent que la France serve à recycler l’argent de la corruption.
Le Canard Enchaîné – 07/01/2009