Trois leaders d’ONG gabonaises, un journaliste et un gendarme, interpellés fin décembre, ont été placés sous mandat de dépôt mercredi, a appris l’AFP auprès de leur avocat alors qu’un autre journaliste a été laissé en liberté provisoire.
Marc Ona, considéré comme le porte-parole de la société civile gabonaise, Georges Mpaga, président du Réseau des organisations libres de la société civile pour la bonne gouvernance au Gabon (ROLBG), et Gregory Ngbwa Mintsa, Gabonais associé à une plainte d’ONG françaises visant les présidents gabonais, congolais et équato-guinéen quant à l’acuisition de biens en France, ont été placés sous mandat de dépôt et transférés à la maison d’arrêt de Libreville, a indiqué Me Ruphin Nkoulou-Ondo.
Gaston Asséko, journaliste de la radio catholique privée Sainte-Marie, et Jean Poaty, gendarme, ont également été placés sous mandat de dépôt alors que Dieudonné Koungou, du bimensuel privé Tendance Gabon, a été laisse en liberté provisoire, selon Me Nkoulou-Ondo.
Une semaine après leur interpellation pour des motifs non révélés, leur avocat a finalement pu prendre connaissance des accusations: « détention d’un document en vue de sa diffusion dans un but de propagande » et « propagande orale ou écrite en vue de l’incitation à la révolte contre les autorités ».
Ces délits sont punis de peines pouvant aller jusqu’à 5 ans de prison et 250.000 FCFA d’amende (380 euros).
« Dire qu’ils sont en bonne santé, c’est trop dire, mais ils étaient tous présents », a affirmé Me Nkoulou-Ondo précisant que M. Ngbwa Minsta était « malade », que M. Mpaga était « souffrant » et que M. Asseko était « convalescent » après une opération il y a un mois.
« Je vais saisir le juge d’instruction pour demander leur libération » à des fins médicales, a-t-il précisé.