Voici la déclaration intégrale dont GABONEWS a obtenu copie du ministre de l’intérieur, André Mba Obame, lors d’un point de presse tenue vendredi 9 janvier 2009 dans la capitale gabonaise face à la « tentative de déstabilisation de la première institution du pays par d’organisations étrangères ».
» Depuis plusieurs jours, des médias internationaux, particulièrement Radio France internationale (RFI), relayés par certains journaux nationaux et étrangers, font état d’une enquête ouverte par le procureur de la République et qui vient d’aboutir à la mise en examen de cinq compatriotes.
L’ordre public et la sécurité de notre pays étant en cause, j’ai cru utile, en ma qualité de Ministre en charge de ces questions, d’apporter à l’opinion nationale et internationale les informations devant permettre à chacun et à tous d’être objectivement fixés. Cette démarche me paraît d’autant plus opportune qu’il apparaît de plus en plus clairement que notre pays est réellement la victime d’une tentative de déstabilisation par d’organisations étrangères.
Je me propose, au cours de ce point de presse de vous livrer les faits tels qu’ils ressortent des éléments en ma possession, d’analyser ces faits pour tenter de cerner les responsabilités de chacun des mis en cause et aussi de vous livrer les conclusions auxquelles je suis parvenu sur les intentions réelles des acteurs en cause. Naturellement, tout cela dans le respect du secret de l’instruction actuellement conduite par la justice.
LES FAITS
Vous avez tous en mémoire les deux plaintes déposées en France par des organisations non gouvernementales (ONG Survie, Sherpa) de ce pays contre les Chefs d’Etat du Congo et du Gabon en 2007 et qui ont été classés sans suite par justice françaises.
Il y a près de quatre mois, l’ONG, Transparency et Associés ont de nouveau déposé plainte. Cette 3eme plainte a été déposée devant le juge d’instruction avec constitution de parti civile.
Tirant les leçons de l’échec des deux premières plaintes et pour faire pression sur les autorités judiciaires françaises, ces ONG s’activent actuellement pour accompagner cette troisième plainte d’un vaste mouvement de contestation des institutions gabonaises sur le territoire gabonais et à l’extérieur. Elles souhaitent ainsi contraindre la justice française à donner une suite favorable à leur plainte.
Pour provoquer ce mouvement insurrectionnel, ces ONG françaises ont recruté des citoyens gabonais en France et au Gabon. Ces compatriotes ont organisé à travers le pays des réunions secrètes dans des lieux et avec des personnalités que nous nous gardons de relever aujourd’hui. Ces rencontres visaient à préparer le terrain avant la publication, dans la presse nationale, d’une lettre ouverte adressé à « Monsieur El Hadj Omar Bongo Ondimba, président de la République Gabonaise », signée par un dénommée Bruno Ben Moubamba. Cette lettre, aux termes durs empreints de diffamation, devait servir de détonateur au soulèvement recherché.
La plupart des journaux nationaux ont été approchés par Monsieur Ben Moubamba introduit par Messieurs Ngwba Mintsa, et Marc Ona Essangui pour publier cette lettre ouverte. Tous ont librement choisi de ne pas publier cette lettre malgré le niveau élevé des contreparties financières qui leur étaient proposées. Les documents font état d’une enveloppe globale de près de 300 millions de Fcfa, soit plus de 500 milles euros.
D’importantes sommes d’argents ont également été distribuées aux participants de nombreuses réunions de recrutement et d’enrôlement tenues secrètement à Libreville et à l’intérieur du pays.
L’ANALYSE DES FAITS
Monsieur Bruno Ben Moubamba et ses complices se livrent depuis plusieurs mois, avec le soutien moral et financier d’organisations étrangères, à des tentatives de recrutement ou d’enrôlement de gabonais en vue de se rallier aux ONG françaises qui ont déposé une plainte en France contre la personne du Chef de l’Etat. C’est ainsi qu’est présenté aujourd’hui aux autorités politiques, judiciaires françaises et européennes une liste de 72 ONG regroupées au sein d’une nébuleuse dénommée « Acteurs libres de la société civile Gabonaise ».
Les 72 ONG en question ont déjà indiqué au ministre de l’intérieur qu’elles ne se reconnaissaient pas dans cette tentative téléguidée depuis Paris, par les ONG Sherpa, Survie et Transparency France visant à faire croire à une adhésion massive de la société civile gabonaise à leur manœuvre de déstabilisation de notre pays.
Parallèlement à ces actions entreprises sur le territoire national, des informations en notre possession, font état des tentatives similaires d’enrôlement des gabonais, en vue de dépôt de nouvelles plaintes, en Afrique du Sud, Bruxelles et à Londres.
Il est avéré que ces actions entreprises sur le territoire national et à l’extérieur sur le mandant d’organisations étrangères et avec le financement de ces organisations étrangères, visent clairement à provoquer le soulèvement de la population contre le Chef de l’Etat. Ces actions doivent de ce fait être considérées comme des menées subversives, donc comme des actes visant à inciter à la révolte contre la personne et l’autorité du Chef de l’Etat.
En visant la déstabilisation de la première institution du pays, les auteurs de ces faits cherchent, à travers la mise en difficulté de la personne concernée, la déstabilisation du régime politique. Par rapport à cette visée clairement identifiée, les faits en cause tombent sous le coup des dispositions suivantes du code pénal gabonais.
-Tentative d’incitation à la révolte contre la personne du Chef de l’Etat – article 88
– Réception des fonds de l’étranger en vue d’une opération visant à déstabiliser les institutions du pays – article 89
– Complot pour attentat – article 68
– Désobéissance civile – article 75
– Détention de documents compromettants – article 90
En conclusion, j’aimerais partager avec vous les observations suivantes :
1)Que les ONG Sherpa, Survie et Transparency France nous donnent un seul exemple d’action menée depuis leur existence au profit des populations gabonaises, pour que ces ONG puissent se lever subitement aujourd’hui pour prétendre qu’elles sont plus sensibles aux problèmes des gabonais que les gabonais eux-mêmes.
2)Les gabonais pensent que les ONG comme Sherpa, Survie Transparency international leur font insulte en les considérant comme des grands enfants auxquels il faut se substituer pour saisir la justice en leur nom.
3)Et si ces ONG Sherpa, Survie et Transparency étaient réellement soucieuses de développer la société civile dans un pays en voie de démocratisation comme le Gabon, ce n’est pas en venant manipuler certaines ONG pour leur propre gloire qu’elles y contribueraient.
4)S’agissant des questions des droits de l’Homme, où sont les ONG comme Sherpa, Survie et Transparency International lorsque les droits des Africains sont bafoués en France et en Europe ?
5)Il convient de faire remarquer que les ONG comme Sherpa, Survie et Transparency International ne parlent jamais de ce que fait le Gabon en matière d’accueil des réfugies car depuis des décennies, notre pays offre son hospitalité à des dizaines de milliers de personnes qui fuient frères en crise. Et l’accueil des réfugies constitue un élément important de la défense des droits de l’Homme.
6)S’agissant de la bonne Gouvernance, le Gabon n’a pas entendu les injonctions des ONG pour mettre en place des structures et des mesures visant à assurer la lutte contre la corruption de notre pays.
7)Il y a la campagne comme l’ITIE à laquelle nous avons librement adhéré et qui fait un travail sérieux et constructif avec le gouvernement gabonais dans la discrétion. Il est quand même curieux de constater que pendant que l’ONG Publiez Ce que Vous Payez décerne au Gabon des satisfecit pour des efforts accomplis ces dernières années, les ONG comme Transparency France et sherpa, loin des réalités gabonaises ne trouvent pas mieux que de porter plainte contre le président de la République gabonaise à Paris, pour soit disant aider à lutter contre la corruption.
Le Gabon n’a pas la prétention de dire que tout est parfait, et d’ailleurs avec tout ce qui se passe dans le monde, qui le dirait…y compris de la part des ONG soit disant bienséantes (cf. scandale de l’Association des recherches contre la Cancer; nous avons encore en mémoire les problèmes des fonds occultés des organisations patronales et syndicales en France).
En un mot, balayons d’abord devant notre porte, avant de donner des leçons aux autres…
Pour conclure, le Gabon a souverainement souscrit aux conventions internationales en matière de respect des droits de l’Homme, et le gouvernement gabonais sous l’impulsion du président de la République son Excellence El Hadj Omar Bongo Ondimba qui s’efforce de respecter ses engagements internationaux.
J’invite instamment les ONG Sherpa et Transparency International à aller consulter les archives du Conseil des Droits de l’Homme à Genève pour réaliser qu’en dehors de vilain bébé qu’ils veulent nous faire dans le dos, le Gabon n’a jamais été interpellé pour des questions de Droits de l’Homme.
Pour terminer, je dirai avec force que les plaintes suspectes instrumentalisées par Transparency, Sherpa et Survie doivent être dénoncées. Il faut en conséquence souhaiter que la justice française et gabonaise mettent rapidement fin à la tendance en cours de judiciariser des initiatives politiques sans consistance ».