Les enseignants gabonais du secteur public, en grève depuis trois mois pour des revendications, notamment financières, ont jugé dimanche ’’prématurée’’ la reprise des cours lundi, comme précédemment annoncée par ’’erreur’’.
’’C’est vraiment prématurée la reprise des cours lundi. Il n’y a toujours pas eu satisfaction totale sur l’ensemble des revendications des enseignants’’, a affirmé Alain Mouangouadi, joint dimanche par téléphone.
’’Cela a été une erreur de la part de notre ancien modérateur d’avoir fait cette déclaration alors qu’il était déjà démis de ses fonctions’’, a ajouté M. Mouangouadi.
Auparavant, Serge Alain Boundzanga, membre influent de la Centrale syndicale, cité par le média en ligne Gabonpage, avait affirmé que ’’ pas de suspension de grève tant que les enseignants n’auront pas eu satisfaction totale à leurs revendications’’.
M. Boundzanga répondait lui aussi à une déclaration sur les antennes de la chaîne de télévision publique (RTG1) de leur ancien modérateur, Robert Mbeang Essono, limogé samedi, qui en appelait ’’unilatéralement’’ à la reprise des cours dès lundi.
’’C’était une décision unilatérale prise par notre collègue. Il n’a plus de légitimité. Il ne pourra plus parler au nom de la Conasysed’’, a déclaré M. Boundzanga.
’’Il n’y aura jamais cours si le gouvernement n’arrête pas avec sa politique de diversion et de corruption’’, avait ajouté pour sa part Fridolin Mve Messa, secrétaire général du puissant Syndicat de l’éducation nationale (Séna).
Devant une foule en liesse samedi lors de l’Assemblée générale des enseignants grévistes, M. Mbeang Essono s’était finalement excusé de l’acte qu’il avait posé.
’’Camarades membres de la base, l’acte que je viens de poser vous interpelle. Cet acte historique, vous évitera certaines responsabilités. Une fois encore toutes mes excuses à tous ceux qui ont bien voulu me soutenir jusqu’à ce jour’’, avait reconnu M. Mbeang Essono dans une lettre ouverte transmise à la Conasysed.
Les enseignants gabonais du secteur public se sont remis en grève le 15 décembre dernier pour faire aboutir leurs revendications, notamment financières, après une suspension de trois semaines de leur mouvement.
La Conasysed revendique l’harmonisation des salaires des enseignants recrutés avant et après 1991, ainsi qu’une ‘’’régularisation de toutes les situations administratives et financières des enseignants’’.
Le régime des enseignants recrutés avant 1991 est nettement plus favorable que ceux engagés après cette année.
Selon les syndicats, l’Etat doit près de 40 milliards de FCFA à 10.000 de quelque 14.000 enseignants du secteur public.