Accusé d’avoir facturé des rapports à des pays africains, au nom d’une société dirigée par un de ses proches, il dénonce une « vraie calomnie ».
Marianne2.fr publie ce lundi des extraits du livre du journaliste d’investigation Pierre Péan -auteur de plusieurs ouvrages sur des scandales politiques- consacré à Bernard Kouchner.
Un conflit d’intérêt pour Bernard Kouchner?
Dans cet ouvrage, Pierre Péan accuse le ministre des Affaires étrangères d’un présumé conflit d’intérêts. D’après le journaliste, avant son entrée en fonctions, Bernard Kouchner aurait facturé plusieurs rapports à certains africains, dont le Gabon d’Omar Bongo, au nom de la société IMEDA dirigée par un de ses proches.
Bernard Kouchner aurait « fait passer ses prestations de conseil et d’audit sous l’égide de trois sociétés (IMEDA, Africa Steps et Danomex) créées par deux de ses proches collaborateurs », à qui, une fois devenu ministre, il aurait trouvé une place au sein de la diplomatie française, rapporte Marianne.
Une facture de 2,65 millions d’euros pour le Gabon!
Pierre Péan raconte qu' »au Gabon, le montant des contrats passés par IMEDA et Africa Steps est de 1 735 916 870 Francs CFA, soit 2 646 388 euros ».
Fin 2006, alors que le gouvernement gabonais doit encore 817 000 euros aux deux sociétés pour honorer complètement les contrats signés, le ministre aurait demandé le règlement de cette facture lors d’un entretien officiel, selon Pierre Péan.
Kouchner dément… en partie
Alors Interrogé sur cette affaire sur Europe 1, Bernard Kouchner dénonce, très énervé, une « vraie calomnie ». Mais il répond en parlant d’une autre affaire, celle des deux sociétés de consultants qu’il possédait: BK consultants et BK conseils. Il n’a plus d’activité, se défend-il, tout en précisant que la première société, en sommeil, « n’a pas été arrêtée ».
Ce qui poserait problème… Car selon le site Bakchich.info, qui publie un document tiré des archives en ligne du tribunal de commerce de Paris, depuis qu’il est ministre, Bernard Kouchner serait resté gérant de la société BK consultants, créée en 2004.
Ce qui est interdit, selon la loi, qui stipule que « les fonctions de membre du Gouvernement sont incompatibles avec l’exercice de tout mandat parlementaire, de toute fonction de représentation professionnelle à caractère national et de tout emploi public ou de toute activité professionnelle. »
Sarkozy pas au courant?
Dans son livre, Pierre Péan précise que « le président Sarkozy ignorait, au moment de la nomination de Bernard Kouchner, l’existence de telles prestations et de telles factures en souffrance », selon Marianne2.fr.