Le ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et du Développement rural, Paul Biyoghé Mba, a tenu une conférence de presse le 12 janvier dernier à Libreville au cours de laquelle il a annoncé son plan quinquennal de développement agricole, qui devrait permettre d’injecter à terme 90,5 milliards de francs CFA dans le secteur. Revenant sur le gouffre budgétaire que représente la dépendance alimentaire du pays, le ministre de l’Agriculture a rappelé les atouts géologiques et climatiques du Gabon pour parvenir à l’autosuffisance alimentaire.
Dressant un sombre tableau de la situation du secteur agricole au Gabon, le ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et du développement rural, Paul Biyoghé Mba, a annoncé lors d’une conférence de presse tenue le 12 janvier dernier à Libreville son plan d’investissement pour le développement de ce secteur.
Le ministre Biyoghé Mba a rappelé les nouvelles orientations du gouvernement en matière de politique agricole, notamment le renforcement de l’intervention de l’Etat, la promotion de l’investissement public et privé ou encore l’implication des acteurs non étatiques dans les projets agricoles, et annoncé l’injection de 90,5 milliards de francs CFA sur 5 ans pour parvenir aux taux d’autosuffisance alimentaire escompté.
Cette enveloppe entre dans le cadre du Programme national d’investissement à moyen terme (PNIMT) sur la période 2009-2013 et devrait permettre de soutenir une agriculture entrepreunariale privée, de diversifier les cultures, de vulgariser les méthodes agricoles écologiques, d’appuyer les promoteurs avec des aides ciblées, des mesures fiscales incitatives ou des bonifications de crédits.
Les objectifs visés de ce programme sont la réduction annuelle de 5% des importations de manioc, de riz Nerica, de banane plantain et gros Michel, de viandes et de légumes sur la période 2009-2013. Il s’agit à terme de permettre une contribution de 7,5% de l’agriculture au Produit intérieur brut (PIB).
Le ministre Biyoghé Mba a rappelé les atouts du Gabon pour parvenir à ces objectifs, affirmant notamment que «le sol gabonais est très homogène. En réalité, on peut planter tout, n’ importe où, à quelques différence près au moins à 80%».
«La banane n’a pas un sol spécifique, elle pousse partout. Si on plante la banane dans la Nyanga, ce n’est pas parce que le sol est plus riche mais à cause d’une habitude alimentaire. Si vous aller vers l’Ogooué Ivindo, la banane pousse bien», a précisé le ministre de l’Agriculture.
Le ministre a également mis en exergue le problème «l’absence de route. Il n’y a pas d’agriculture sans les routes», avant de rappelé qu’«il ne faut pas attendre que toutes les conditions soient réunies pour le faire».
«Il y a beaucoup de gabonais qui ne font rien en ce moment. Il y a des possibilités réelles qui sont là. Nous ne sommes pas nés agriculteurs, mais quand on ne l’est pas, on se forme, on acquiert les connaissances. On va les former de manières diverses en fonction de leurs aptitudes et capacités», a enfin annoncé le ministre de l’Agriculture.
En 2008, les dépenses liées aux importations de produits alimentaires se sont élevées à 250 milliards de francs CFA. Cette boulet budgétaire pourrait être alléger par le développement de l’agriculture locale, qui pourrait même devenir un moteur de développement économique et social, notamment dans l’intérieur du pays.