Les obsèques de Stanislav Markelov ont lieu ce matin à Moscou. Cet avocat engagé dans la défense des droits de l’Homme qui avait beaucoup travaillé sur la Tchétchénie a été assassiné lundi dernier en plein centre-ville, à 10 minutes du Kremlin. Une jeune journaliste qui l’accompagnait a été tuée alors qu’elle se lançait à la poursuite du tueur. Ce double assassinat relance le débat sur les droits de l’Homme en Russie. A peine une centaine de personnes se sont rendues ce matin à la cérémonie en l’honneur de l’avocat et de la journaliste assassinés lundi dernier. Un chiffre qui en dit long sur le climat de de peur qui règne en Russie, où les défenseurs des droits de l’Homme se sentent de plus en plus seuls.
Anastassia Babourova est la quatrième journaliste du quotidien russe Novaia Gazeta à être assassinée ces dernières années. En 2006, le meurtre d’Ana Politovskaia avait déclenché une grande vague d’indignation dans le monde.
Face à ces disparitions tragiques, Dimitri Mouratov, le rédacteur en chef du journal avait même pensé à fermer la rédaction, mais il semble aujourd’hui déterminé à continuer son travail en l’honneur de la journaliste stagiaire.
Les crimes contre les droits de l’Homme en Russie restent malheureusement souvent impunis et les enquêtes n’ont que peu de chances d’aboutir.
Le directeur de la radio Echo de Moscou, Youri Fedoutinov, un des derniers médias indépendants face à la politique du Kremlin s’indigne contre la situation de la liberté de la presse.
Il compare volontiers le pays dirigé par Dimitri Medvedev avec le Gabon d’Omar Bongo. De grosses réserves de pétrole ou de gaz et un Etat autoritaire. « La Russie, c’est le Gabon. En pire ! », estime-t-il.
Il a d’ailleurs demandé aux autorités le droit pour les journalistes à porter une arme.
Alors que la France et l’Union européenne ont fermement condamné ces crimes, la Russie contre-attaque et accuse les Occidentaux de « politiser » l’affaire.
« On commence à politiser artificiellement la tragédie et à l’utiliser pour discréditer la Russie » en l’accusant d’absence de liberté de la presse et d’oppression contre les journalistes », a déclaré une source proche du ministère des Affaires Etrangères russe citée par l’agence de presse Itar-Tass.
source: france-info