Le ministre gabonais du Commerce, Patrice Tonda, a récemment reçu à Libreville l’ambassadeur, chef de la délégation de la Commission européenne (CE) au Gabon, Thierry Mathisse, pour le suivi des négociations sur les Accords de partenariat économique (APE) proposés par l’Union européenne (UE) aux pays de la zone Afrique-Caraïbes-Pacifique (ACP). En suspend depuis l’échéance de fin 2007, la délimitation d’un terrain d’entente pour l’ouverture du marché gabonais à la concurrence internationale était au centre de cette séance de travail. L’Union européenne a rappelé le Gabon à la table des négociations sur la question des Accords de partenariat économique (APE), qui n’avancent guère malgré les différentes échéances posées pour la délimitation d’un terrain d’entente.
Le chef de la délégation de la Commission européenne (CE) en Afrique centrale, Thierry Mathisse, a été reçu récemment à Libreville par le ministre gabonais du Commerce, Patrice Tonda, avec qui il a eu une séance de travail sur la coopération économique entre le Gabon et l’UE.
Les accords de Cotonou étaient également inscrits à l’ordre du jour de cette réunion, qui met en place les dispositions préalables à la signature des APE, à travers notamment le rétablissement des équilibres macro-économiques ; le développement du secteur privé ; l’amélioration des services sociaux ; la favorisation de l’intégration régionale ou encore l’abolissement de manière progressive et réciproque des entraves aux échanges commerciaux.
«Les travaux ont commencé il y a de nombreuses années parce que dès la signature des accords de Cotonou en 2000, il avait été convenu de procéder à toute une série de négociations. Le Gabon était un des premiers pays en Afrique centrale à commencer le travail de manière sérieuse et concrète avec la Commission Européenne, travail qui malheureusement n’a pas pu aboutir à la fin de l’année 2007», a rappelé le chef de la délégation de la CE, Thierry Mathisse.
«La Commission a pu continuer les travaux avec la partie camerounaise pour ce qui est de l’Afrique centrale. Comme vous le savez, pour les discussions qui concernent un accord économique, il faut mener des négociations pour le compte de l’Union européenne avec les deux organismes régionaux que sont la CEMAC et la CEEAC, pour le compte de l’Afrique centrale, la zone CEMAC, RDC et Sao Tomé», a expliqué monsieur Mathisse.
«Pour l’instant nous avons signé un accord d’étapes avec le Cameroun le 15 janvier dernier», a annoncé le représentant de la CE, ajoutant que ses équipes sont «prêtes à reprendre les travaux de manière concrète avec qui le souhaite, notamment avec la partie gabonaise».
Cette séance de travail a permis «une première prise de contact pour indiquer que nous sommes ouverts à toutes discussions, à regarder les problèmes en face, à les traiter un par un de manière à ne pas rester dans ce qu’on appelle les non-dits», a rapporté le chef de la délégation européenne.
Il s’agit de «ne pas rester sur les positions figées mais au contraire essayer de comprendre quelle est la position de l’autre pour pouvoir répondre aux interrogations éventuelles. Tout s’est déroulé dans une atmosphère tout à fait cordiale et la discussion continue dans une atmosphère constructive» a conclu l’ambassadeur européen.
Lors des dernières consultations africaines sur les APE qui s’étaient déroulées les 23 et 24 octobre derniers à Libreville, les participants d’Afrique de l’Ouest et du Centre avaient proposé l’introduction d’un chapitre sur les investissements pour le renforcement des capitaux européens en Afrique.
L’ouverture du marché gabonais à la concurrence internationale présente encore trop de risques pour le Gabon, en raison de la faiblesse des infrastructures et de l’industrie qui ne permettent pas au pays de prétendre à une compétitivité d’ordre internationale. Une période transitoire devra être mise en place pour atténuer les répercussions socio économiques d’une abolition des privilèges commerciaux entre le Gabon et l’Union européenne.