Deux journalistes de l’agence de presse française Cappa, Pierre Morel et Olivier Ponthus, se faisant passer pour des touristes, ont été rattrapés ce mardi à Libreville par la police gabonaise de l’air et des frontières (PAF), apprend-on du président pour la zone Afrique centrale de l’Union internationale de la presse francophone (UIPF), Jean-Pascal Ndong, interrogé par Gabonews.
« Les journalistes ont été arrêtés par la police au motif que ce pourquoi ils séjournaient au Gabon n’était pas conforme aux activités qu’ils étaient entrain de mener sur le terrain » a déclaré Jean Pascal Ndong.
« Après la rencontre que j’ai eue avec le ministre de l’intérieur du Gabon, M. André Mba Obame, poursuit-t-il, il ressort que ces personnes (l’une de nationalité française et l’autre de nationalité suisse) avaient déjà fait des demandes de visas au consulat du Gabon en France, en se présentant comme étant des reporters de l’agence de presse CAPA. »
« Ils avaient également énoncé les thèmes sur lesquels ils venaient travailler au Gabon. Il se trouve que le Gouvernement gabonais pour des raisons qui sont les siennes, n’a pas répondu favorablement à leur demande » a-t-il précisé.
Néanmoins, « étant donné que ces personnes tenaient absolument à venir au Gabon, elles se sont à nouveau présentées au consulat du Gabon en France en changeant cette fois-ci de qualités : ce n’étaient plus des reporters de l’agence CAPA, mais des touristes ».
« Profitant peut-être du manque de vigilance des autorités consulaires, des visas leur ont été attribués. Les deux personnes sont arrivées au Gabon et ont mené des activités d’investigations journalistiques, elles ont réalisé des interviews, des films même à l’intérieur du pays, » a-t-il fait remarquer.
« Les autorités ayant justement constaté que leur qualité de touriste était en déphasage avec les activités menées sur le terrain, elles ont mis la main sur ces deux personnes, » a confié Jean-Pascal Ndong.
En revanche, «en ma qualité de président pour l’Afrique centrale de l’Union internationale de la presse francophone, j’ai tenu à réagir pour manifester notre indignation face à ce type de comportements, lorsqu’on sait que la pratique du métier de journaliste dans un pays tiers obéit à une réglementation » a-t-il affirmé.
« Des équipes de journalistes qui souhaiteraient venir au Gabon travailler, réaliser des enquêtes ou de reportages doivent, au-delà de nos missions consulaires, s’adresser au ministère gabonais de la Communication en présentant un cahier de charges pour avoir des accréditations. Ce n’est qu’après cela que ces personnes peuvent travailler car la réglementation est celle-là », précise-t-il.
« Alors changer de qualité, entrer dans le pays sous une fausse identité, puis s’adonner à l’exercice du métier de journaliste, pour nous c’est indigne de la part de professionnels de la communication qui se veulent sérieux et de surcroît d’une agence comme CAPA » a indiqué Jean-Pascal Ndong.
« Ces personnes disent appartenir à l’agence CAPA ; là encore il faut le démontrer, à partir du moment où il y a déjà usurpation de qualité. En tout cas, nous tenons à marquer notre indignation parce que c’est un acte de mépris vis-à -vis de nos institutions, de nos autorités, » a-t-il affirmé.
Devant ce fait, a-t-il ajouté « nous allons adresser une correspondance de protestation à l’agence CAPA en vue de dénoncer cette façon de faire. Il n’y a pas de raisons que lorsque nous, gabonais, allons travailler à l’extérieur, nous soyons soumis à une réglementation que nous respectons et que ça ne soit pas le cas au Gabon. Il ne faudrait pas que les gens pensent que le Gabon ressemble à « la cour du roi Petaud », que c’est ce pays où tout le monde peut entrer comme çà, à l’image d’un champ de bananes et y faire ce qu’il veut » a-t-il rappelé
« La communication au Gabon est organisée. Nous faisons des pieds et des mains pour obtenir de nos autorités le maximum dans l’amélioration de nos conditions de travail et de vie. Nous les communicateurs gabonais, n’acceptons pas que nos confrères venus d’ailleurs viennent fouler tout cela aux pieds, » a-t-il conclu.