L’arbitre gabonais évoluant en Belgique, Jérôme Efong Nzolo, vient d’être promu en catégorie 3, ce qui lui permettra à partir de la saison prochaine d’arbitrer des matchs de l’Union européenne de football association (UEFA). L’arbitre belge considéré comme l’une des personnalités les plus appréciées du pays, tant sur le terrain que sur les tribunes ou les tabloïds, a récemment été au centre d’une vive polémique après un match de championnat belge où il aurait manqué une faute grave.
Décrié et critiqué après ses prestations lors du match qui a opposé le club de Bruges-Standard et Genk-La Gantoise en coupe, Jérôme Efong Nzolo vient d’être promu au niveau européen. Il passe ainsi de la catégorie 4 à la catégorie 3 et aura désormais la possibilité de s’illustrer sur la scène européenne.
Le jeune arbitre gabonais avait été fortement critiqué lors de la rencontre du FC Bruges face au Standard de Liège lorsque Wesley Sonck avait commis une faute grave sur Marcos. De plus, certaines décisions lors du match de Coupe de Belgique entre Genk et La Gantoise avaient également été contestées.
Jérôme Efong Nzolo reste cependant très bien côté au niveau européen, «il a effectivement obtenu d’excellents rapports. Après sa rencontre de qualification de Ligue des Champions, il a même reçu un « très bien »», a notamment affirmé le président de la commission des arbitres Robert Jeurissen.
Élu deux fois consécutivement arbitre de l’année en Belgique, Jérôme Efong Nzolo pourra désormais siffler en coupe de l’UEFA, en catégorie 3. A titre de comparaison, Frank De Bleeckere fait partie de l’élite des 25 meilleurs arbitres mondiaux, alors que Paul Allaerts et Serge Gummieny appartiennent à la catégorie 1 qui compte 56 arbitres.
Sa carrière d’arbitre débute en 1986. Après un accident qui l’oblige à choisir entre les études et le football, Pierre-Alain Mounguengui lui fait essayer au sifflet et la probité irréprochable de Jérôme Nzolo sur le terrain lui fait découvrir sa nouvelle vocation.
Pour l’anecdote, à 14 ans, lors d’un match de cadets à Libreville, un attaquant se fait sévèrement tacler par un défenseur et le jeune arbitre sort logiquement un carton jaune. Mais la victime se relève et frappe son agresseur. Nzolo sort directement le carton rouge, sans hésiter malgré que l’expulsé soit son propre frère.
«Je cherche toujours à donner une deuxième chance à un joueur fautif. Je parle beaucoup, donne généralement un avertissement verbal avant de sanctionner et explique toujours mes décisions. Il me reste onze ans d’arbitrage au plus haut niveau. Si je commence à mettre des barrières entre les joueurs, les journalistes, les dirigeants et moi, je vais vite me retrouver seul dans mon coin», explique Jérôme Nzolo .
Son expérience d’éducateur social dans un «centre de traitement social de crise» avec des jeunes en difficultés lui a permis de gagner des valeurs de dialogue et de respect qui lui servent aujourd’hui.
«Au niveau psychologique, j’ai fait d’une pierre deux coups. Quand vous savez gérer ces jeunes, vous savez forcément comment réagir aux petites crises qui surviennent sur un terrain de football. (…) Quand des jeunes arrivaient, ils avaient tous un parcours et des problèmes différents. Sur un terrain, c’est la même chose : certains joueurs sont titulaires, d’autres sont sur le banc. L’un s’est disputé avec sa compagne, l’autre a peut être un enfant à l’hôpital… Comme à l’éducateur de veiller à l’équilibre, au respect des règles établies», poursuit Jérôme Efong Nzolo.
L’arbitre visionne chaque match après coup et étudie chaque équipe avant le match, car «il faut absolument connaître leurs systèmes de jeu pour pouvoir anticiper les déplacements»,
En juillet 2008, il a fait ses grands débuts en Ligue des champions. C’était à Chypre, lors du tour préliminaire entre le club arménien de Pyunik Erevan et celui de Famagouste. Il était alors déjà le seul arbitre noir de l’élite du football belge et l’est désormais au niveau européen.
