Les associations de protections des droits des consommateurs sont montées au créneau suite aux nouvelles perturbations du réseau de la Société d’eau et d’électricité du Gabon survenues les 14 et 15 février derniers à Libreville. Le Réseau gabonais pour la protection des consommateurs (RGPC) organiseront une marche pacifique à cet effet le 20 février prochain pour protester contre la hausse constante des prix de l’électricité ainsi que les délestages intempestifs qu’ils attribuent à un abus de monopole de la société de fourniture d’électricité. Malgré les explications fournies par la Société d’eau et d’électricité du Gabon (SEEG) sur les incidents qui ont entraîné la perturbation de son réseau de fourniture d’eau et d’électricité de Libreville les 14 et 15 février, les associations de protection des droits des consommateurs veulent mettre la pression sur les autorités pour contraindre la SEEG à honorer ses engagements.
Le Réseau des gabonais pour la protection des consommateurs (RGPC) a appelé les populations de Libreville et Owendo à prendre part à une marche pacifique le 20 janvier prochain pour dénoncer les dysfonctionnements du réseau de distribution d’eau et d’électricité qu’ils attribuent à un abus de monopole de la SEEG.
La marche partira le l’ancienne gare routière pour rejoindre le siège de la SEEG au centre ville. Les organisateurs expliquent que « depuis plus de deux ans, nous dénonçons la convention entre l’Etat gabonais et VEOLIA, mais à la lumière de tant de mépris, nous pensons aujourd’hui que cette entreprise doit être rétrocédée au contribuable gabonais ».
Le RGPC dénonce notamment la hausse injustifiée des prix de l’électricité tous les trois mois depuis 2007 ; les faiblesses du réseau d’adduction d’eau dans certains quartiers ; les coupures arbitraires du courant électrique en cas de litige ; le manque de guichets ou encore les surfacturations régulièrement opérées sur les factures électriques.
Les organisateurs ajoutent que les délestages entraînent de nombreux dommages matériels pour les populations, avec les pertes d’appareils électroménagers, ou sanitaires avec notamment l’interruption de la chaîne du froid dans la conservation des denrées alimentaires, sources de graves intoxications alimentaires.
Réunis en assemblée générale le 16 février dernier, les consommateurs gabonais fédérés au sein de l’Organisation gabonaise des consommateurs (OGC) ont évoqué la possibilité d’attaquer en justice la SEEG si elle refusait de dédommager les consommateurs pour les dégâts engendrés par les délestages intempestifs.
« Dans un contrat signé entre deux parties, écrit ou verbal, il y a des droits et des obligations de part et d’autres », a rappelé le président de l’OGC, Ibrahim Tsendjet Mboulou, qui explique que « l’origine des coupures ne nous concerne pas. Ce qui nous intéresse, c’est qu’un camp n’a pas respecté sa part du contrat. A partir de cet instant, nous, défenseurs des droits des consommateurs, souhaitons que leurs intérêts soient garantis ».
L’OGC a affirmé vouloir privilégier une solution amiable qui passerait par un dédommagement des consommateurs ayant subis d’importantes pertes, mais n’ont pas écarté la possibilité d’ester en justice contre la SEEG si elle refusait cette proposition.