Le Comité de politique monétaire du Gabon (CPM) s’est récemment réuni à Libreville autour du ministre de l’Economie et des Finances, Blaise Louembe, pour faire le point sur l’exercice 2008 des institutions financières nationale et régionale, et tracer les perspectives 2009 compte tenu de la nouvelle donne économique mondiale. Malgré un excédent budgétaire en hausse constante, la récession économique mondiale a poussé les participants à prévoir pour l’exercice en cours un taux de croissance réelle en baisse de 2,1%, avec un taux d’inflation moyen maintenu à 3,5%.La dégradation de la conjoncture économique mondiale depuis la moitié de l’exercice 2008 n’aura pas suffit à désorienter les indicateurs financiers nationaux au 31 décembre 2008, les chiffres sont encore encourageant malgré la contraction de la production pétrolière et la crise dans le secteur forestier.
Réunis à Libreville autour du ministre gabonais de l’Economie et des Finances, Blaise Louembe, les membres du Comité de politique monétaire (CPM) ont fait le point sur la situation économique et monétaire nationale et sous-régionale en vue d’orienter les politiques des finances publiques pour l’exercice 2009.
Face à la récession observée dans plusieurs secteurs clés, notamment le manganèse et le caoutchouc, la Banque des Etats d’Afrique centrale (BEAC) a affiché un taux de croissance réelle en baisse de 2,1%, alors que l’inflation devrait se stabiliser autour d’un taux annuel moyen de 3,5%.
«Toutes les matières premières comme le pétrole, le manganèse et le bois, connaissent aujourd’hui des périodes de crise, dans la mesure où il ya une baisse des coûts et que l’on ne peut pas développer la demande de ces matières premières au niveau des pays», a expliqué Philibert Andjambé.
«L’économie gabonaise entre dans les crises comme toutes les économies de la sous-région, avec quand même (…) un potentiel de croissance continu. Nous prévoyons une croissance qui est autour de 2% pour 2009», a annoncé le gouverneur de la BEAC.
Sur le volet des finances publiques, les opérations financières de l’exercice 2008 se sont soldées par un excédent budgétaire de 690 milliards de francs CFA, en hausse constante depuis 2007.
Le solde global base caisse a également augmenté à 637,9 milliards de francs CFA en octobre 2008, contre 309,1 milliards de francs CFA en 2007, et a permis de rembourser les créanciers du Club de Paris pour le rachat de la dette gabonaise.
Aussi le CPM s’est-il réjouit qu’au terme de l’année 2008, les trois quarts des critères de convergence fixés par la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC) aient été remplis.
«Nous pensons que dans l’ensemble, compte tenu des acquis en termes de croissance et des acquis en termes de liquidité budgétaire, nous pouvons passer cette crise. Il reste certains secteurs qui sont vulnérables comme le secteur bois et d’autres secteurs comme le manganèse, mais nous pensons que les lissages sur les impôts peuvent jouer un rôle stabilisateur qui peut peut-être préserver les emplois dans ce secteur», a poursuivi monsieur Andjembé.
La situation monétaire du Gabon demeure également confortable en dépit de la baisse du crédit intérieur de 31,7%, alors que les crédits à l’économie ont progressé de 2,2%.
Le taux de couverture de la monnaie a été renforcé de 16 points pour atteindre 95,2% grâce à la forte croissance des avoirs extérieurs nets, avec en contrepartie une masse monétaire accrue de 8,7% à 1 173,8 milliards de francs CFA. A l’échéance de novembre dernier, le bilan agrégé des banques gabonaises affichait une hausse de 8,8%.
Alors que la dégradation des indicateurs nationaux a poussé le Fonds monétaire international (FMI) à revoir de 2,2% à 0,5% le taux d’expansion de l’économie mondiale pour 2009, le continent africain devrait stabiliser sa croissance à 5,4% (-1,5%) et la CEMAC à 3,2%.
Face à la dégradation de la conjoncture économique et financière internationale, le gouverneur de la BEAC a estimé qu’«il faut récréer la demande mondiale, dans la mesure où les banques n’arrivent plus à prêter à l’ensemble des entreprises et des ménages».
Au 31décembre 2008, les six Etats de la CEMAC disposaient d’une somme totale de 7 482 milliards de francs CFA au sein de la BEAC, dont près de la moitié appartient à la seule Guinée Equatoriale qui a engrangé ces dernières années de colossaux revenus pétroliers.
Ce pactole est par ailleurs supérieur au 7 000 milliards de francs CFA que la France se propose d’injecter en Afrique au cours des cinq prochaines années, au titre de l’aide publique au développement (APD).
Conformément à «la Convention de coopération monétaire entre les Etats membres de la BEAC et la République française», un quantum minimum desdites réserves est placé au compte d’opérations logé au Trésor français. Ce quantum, initialement fixe à 65 %, est passé a 55% en juillet 2008 et devrait évoluer pour atteindre 50 % en juillet 2009.