Le ministre gabonais des Affaires étrangères, Paul Toungui, a exprimé le mécontentement de son pays face au traitement réservé par la presse française au président Omar Bongo, selon un communiqué diffusé samedi. « Depuis quelques mois, le président (…) Omar Bongo est la cible d’une virulente campagne de dénigrement systématique des médias français portant atteinte à sa personne et, à travers lui, au Gabon », a dit Toungui lors d’une réunion avec des membres du corps diplomatique à Libreville.
Cette intervention était la première communication officielle depuis l’annonce, fin février, par la presse française de la saisie des comptes bancaires en France du président gabonais.
Omar Bongo avait été condamné en septembre par la cour d’appel de Bordeaux à rembourser 457.347 euros versés par un chef d’entreprise français pour faire libérer son père détenu à Libreville en 1996.
Des comptes bancaires dont disposait Omar Bongo en France et sur lesquels étaient déposés 4,2 millions d’euros ont été saisis le 13 février.
Au pouvoir depuis 42 ans dans cet Etat producteur de pétrole, Omar Bongo est un important allié diplomatique de la France en Afrique.
Le président gabonais est par ailleurs l’objet d’une autre plainte pénale à Paris concernant l’important patrimoine immobilier dont il est propriétaire en France.
La plainte est actuellement examinée en vue de l’éventuelle ouverture d’une information judiciaire.
Le quotidien gouvernemental l’Union s’interrogeait samedi, se demandant « s’il n’y avait pas derrière toutes ces manipulations la volonté implicite de déstabiliser le Gabon pour qu’il rejoigne la liste malheureusement trop longue des pays du continent perturbés par des guerres civiles, des conflits armés, des conflits de voisinage. »