Le ministre gabonais de l’Aménagement du territoire, Pierre Claver Maganga Moussavou, s’élève contre les attaques «récurrentes» perpétrées par les médias français à l’encontre du chef de l’Etat gabonais. Il a averti que la persistance de cette attitude pourrait amener les autorités gabonaises à appliquer le principe de réciprocité en n’arrêtant de protéger les intérêts français dans la presse locale comme le voudrait l’éthique diplomatique.
Le climat se crispe entre Libreville et Paris, les autorités gabonaises accusant la presse française d’orchestrer une «campagne de dénigrement» à l’encontre du président Bongo Ondimba suite à la saisie de ses comptes bancaires par la justice française dans le cadre d’une affaire opposant le chef de l’Etat gabonais et un homme d’affaire français.
Dans une conférence de presse tenue le 4 mars dernier, le ministre de l’Aménagement du territoire, Pierre Claver Maganga Moussavou, a dénoncé cette attitude «récurrentes des médias français» qui ne cessent de jeter de l’huile sur les braises ardentes qui rongent les liens diplomatiques entre les deux pays.
Le ministre gabonais a rappelé aux autorités françaises que «la prudence observée au Gabon dans le traitement des questions relatives aux chefs d’État et responsables politiques français (…) évite à la presse gabonaise de les prendre également à partie et découvrir des dossiers pouvant constituer, in fine, un lourd contentieux entre le Gabon et la France».
Pierre Claver Mganga Moussavou, également président du Parti social démocrate (PSD, majorité présidentielle) a précisé que cette prudence «n’était pas liée à un quelconque rapport de force mais au respect qu’inculquent la tradition africaine et les règles diplomatiques».
Il s’est insurgé contre le fait que «la presse française ne rate pas une occasion de prendre à partie» le président gabonais, soulignant que «cette attitude frise l’indécence».
Les révélations par les médias français, en 2008, de l’important patrimoine immobilier en France du président gabonais, avaient déjà contribué à tendre les relations d’amitié historiques entre la France et le Gabon.
Elles se sont encore accentuées fin février avec la saisie des comptes bancaires en France du président gabonais après sa condamnation dans l’hexagone à rembourser les 457 347 euros versés par un Français pour faire libérer son père détenu à Libreville en 1996.
Les campagnes médiatiques menées sur cette affaire contre le président gabonais par la presse française ont été jugées «pernicieuse, indécente et empreinte de préjugés», par le ministre gabonais, qui dénonce notamment une «divulgation fortement médiatisée, en violation flagrante du secret bancaire, d’informations sur les comptes du président».
Le président du PSD a ainsi lancé un «appel aux plus hautes autorités françaises» afin que «toute réserve soit gardée concernant le président de la République gabonaise tant dans sa gestion des affaires publiques que dans sa vie privée».
Pierre Claver Maganga Moussavou a enfin rappelé que le président Bongo Ondimba «reste avant tout le chef d’un État et d’un peuple souverains, un chef d’État dont l’atteinte à la dignité est une grave insulte pour ceux dont il conduit les destinés».
Le gouvernement gabonais avait fermement condamné les campagnes médiatiques menées en France à l’encontre du président Bongo Ondimba, considérées comme une tentative de déstabilisation organisée avec la complicité de «certains acteurs», avertissant du «risque que la récurrence d’un tel acharnement complice des médias français et de certains acteurs contre le président de la République gabonaise, ne ternisse gravement les relations historiques qui unissent le France et le Gabon».