Le bilan du violent orage qui s’est abattu samedi dernier en fin d’après midi sur le chef-lieu de la province de la Ngounié (sud du Gabon) révèle qu’environ cinq cents personnes sont sans abri, selon un premier recensement du service provincial des Affaires sociales diligenté par le maire de la commune de Mouila, Christian Kombila. Toitures emportées à des dizaines de mètres, plafonds effondrés, arbres cassés et même déracinés, lignes électriques et téléphoniques endommagées. Tels sont les dommages constatés par les autorités de la commune, qui ont reçu pour la circonstance le soutien du Gouverneur de la province, Michel Mouguiama, et du Ministre délégué Jean Norbert Diramba.
Les familles sinistrées, réfugiées chez les voisins dans la nuit de samedi, ont été invitées dimanche à occuper l’internat de l’Ecole de Santé qui peut recevoir une centaine de personnes. Il n’est pas exclu qu’en cas de débordement dans les établissements secondaires où il y a des dortoirs d’internat non occupés, d’autres bâtiments publics, notamment le Gymnase, soient réquisitionnés.
Parmi les sinistrés, de nombreux élèves ayant perdu tous leurs effets scolaires et pour qui se rendre aux cours ce lundi sera difficile.
Autres victimes et pas des moindres, les commerçants du marché central, dont les biens marchands ont subi le déluge deux heures durant du fait de l’arrachement de leurs toitures, sans pouvoir sauver quoi que ce soit.
Le cas le plus spectaculaire est celui du Syro-libanais Zaouide. La toiture de son magasin, situé au centre ville (dans le premier arrondissement), s’est envolée à plus de cinquante mètres. Le plafond a cédé sous le poids des eaux pendant qu’il tentait de sauver ses appareils électroménagers et ses meubles, évalués à plusieurs millions de francs.
«Je rentrais d’un voyage sous la pluie battante. J’ai juste eu le temps de garer la voiture et lorsque je suis entré, le reste s’est déroulé en une fraction de seconde. Après le fracas, j’étais sous les décombres et j’ai dû ramper pour m’en sortir», a déclaré Zaouide sous un flot de larmes.
Ce lundi, une permanence est ouverte aux affaires sociales pour de recenser les sinistrés résidant dans des zones à l’écart des voies principales et qui n’ont pu être identifiées.
Près d’une centaine de personnes pourraient se présenter dans la semaine auprès des agents des services sociaux, a-t-on appris de sources proches de l’administration municipale à Mouila.