Les activités du chef de l’Etat gabonais, Omar Bongo Ondimba ont été dominées, ce mercredi, à Libreville, par des audiences accordées tour à tour à l’Ambassadeur de France au Gabon et à une délégation des Présidents des Institutions constitutionnelles, au moment où s’est développée dans les médias tant publics que privés français «une campagne infâmante» contre le président de la République; ce que Paris, par la voie de son Haut représentant en poste dans la capitale gabonaise «regrette» et invite à l’ «apaisement», a rapporté la presse présidentielle dans un communiqué parvenu à Gabonews.
«Quelles que soient les difficultés épisodiques, la France entend poursuivre une relation sereine et constructive avec le Gabon», a déclaré l’Ambassadeur de France au Gabon, Jean Didier Roisin.
Le climat entre Paris et Libreville s’est alourdi ces dernières semaines avec la publication, par la presse française, d’informations sur la saisie des comptes bancaires du Président Omar Bongo Ondimba pour une affaire privée, mais de laquelle elle se «délecte», et qui fait la «Une» de ces journaux, dénonçait récemment le gouvernement gabonais.
Le gouvernement, qui voit là «une collusion» entre cette presse et des autorités françaises, voire mieux, une volonté de nuire à l’image du Gabon et à son Président.
Aussi, le diplomate a-t-il exprimé le sentiment prévalant dans la communauté française du Gabon, qui bénéficie néanmoins de la «grande hospitalité des populations gabonaises». Selon lui, les français s’inquiètent des représailles que cette ambiance délétère peut susciter dans l’opinion. Dans ce contexte, au nom de la communauté française, il souhaite ardemment que «les choses s’apaisent».
A l’issue de l’entretien avec le Président de la République, Omar Bongo Ondimba, l’ambassadeur Jean Didier Roisin a également annoncé que des «initiatives» seront prises par les autorités françaises pour sauvegarder la relation si forte et privilégiée qui unit les deux pays.
Déjà, lundi, le porte–parole du Ministère français des Affaires Etrangères avait déclaré: « Nos relations avec le Gabon sont anciennes et couvrent un très large domaine de coopération. Notre dialogue et notre coopération sont favorables à nos deux pays. Nous souhaitons les poursuivre sereinement ».
Cette réaction intervenait après des protestations et mises en garde
du Parti Démocratique Gabonais (PDG, au pouvoir) contre ce qu’il a qualifié de «campagne infamante» des médias français contre le président Omar Bongo Ondimba en appelant, dans la foulée, à une «révision des accords avec la France».
A la suite de l’Ambassadeur de France, le N°1 gabonais a reçu une délégation des dirigeants des Institutions constitutionnelles, conduite par Guy Nzouba Ndama, président de l’Assemblée Nationale, venue lui marquer leur «solidarité et leur attachement» à la protection de la première institution du pays devant la «cabale» menée par la presse française contre le Gabon et sa personne.
«Au moment où nos relations avec la France connaissent quelques aspérités, il est de notre devoir d’apporter notre soutien au Président de la République devant cette campagne ignominieuse», a affirmé le Président de l’Assemblée nationale.
Antoine De Padoue Mboumbou Miyakou, président du Conseil Economique et Social, Emmanuel Ondo Méthogo du Conseil National de la Communication, Gilbert Ngoulakia, premier président de la Cour des Comptes, Marie- Madeleine Mborantsouo et Rose Francine Rogombé, présidentes respectives de la Cour Constitutionnelle et du Sénat, ont ainsi marqué leur «surprise» devant des propos «désobligeants «de cette France à qui le Gabon a tout donné, en l’occurrence Omar Bongo Ondimba».
Depuis 1960 date de l’indépendance du Gabon, la France entretient avec son ex-colonie des relations tous azimuts.
Paris demeure même le premier partenaire économique de Libreville et les entreprises françaises détiennent le quasi- monopole dans les secteurs du pétrole, des mines en passant par la route, les infrastructures, la forêt et les banques.