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Union africaine et instabilité politique: Les voies de Ping sont insondables

Le mandat de Jean Ping à l’Union africaine sera-t-il celui au cours duquel l’on comptabilisera le plus de coups de force ? Avec le récent passage en force d’Andry Rajoelina à Madagascar, il est fort à parier que ce sera le cas. Hier il en était ainsi aux Îles Comores, en Mauritanie, en Guinée-Conakry et en Guinée-Bissau. Aujourd’hui, c’est la Grande Île qui voit sa démocratie naissante stoppée dans son élan par un jeune homme qui doit sa victoire à la rue et à l’armée.

Face à ce qui est arrivé, c’est le scénario habituel : condamnation sans appel de l’Union africaine et ensuite, c’est le silence-radio. Demain à qui le tour ? Et pourtant, l’actuel président de la Commission nous avait beaucoup fait rêver avec l’intervention réussie, en mars 2008, aux Comores lorsqu’un contingent africain de 1000 hommes, composé de Tanzaniens et de Soudanais, a bouté hors de la présidence un certain Mohamed Bacar, colonel de son état. Et cela, Jean Ping l’a fait, seulement un mois après sa nomination à la tête de la plus grande institution africaine. Ce n’était d’ailleurs pas la première levée de troupe de l’UA qui, déjà en 1987, avait envoyé 7000 hommes au Darfour.

Certes, les situations ne sont pas pareilles. En effet, l’île d’Anjouan dont s’était rendu maître le colonel Bacar n’a que 424 kilomètres-carrés de superficie. Alors, si on compare cette petite étendue à celles de la Mauritanie (1 030 700 km2) ou même de Madagascar (587 040 km2), il est facile d’imaginer les difficultés qui attendront les troupes qui s’y aventureraient. On peut donc bien comprendre l’embarras de l’UA dans ce genre de situations. Mais là où l’institution est difficilement défendable, c’est qu’elle a intervenu dans un pays africain (Comores) tout en sachant qu’il n’en sera pas de même pour les autres qui seraient dans le besoin.

Cette attitude pourrait malheureusement donner l’impression que l’institution continentale, dirigée par cet ancien ministre des Affaires étrangères du Gabon, rétablit l’ordre constitutionnel dans un pays à la seule condition qu’il soit facile à envahir. Et d’ailleurs, si tel était le cas, pourquoi avoir envoyé un contingent au Darfour où la situation est inextricable comme nulle part ailleurs. Seul Jean Ping pourrait répondre à cette question.

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