Les commerçants de la galerie d’échoppes qui longent l’extérieur du supermarché Mbolo à Libreville, ont obtenu gain de cause le 4 mars dernier avec la décision rendue par la justice d’autoriser ces commerçants à poursuivre leurs activités. Depuis le mois de janvier, la direction du magasin avait sommé les commerçants d’évacuer les lieux, puis condamner «abusivement» l’accès à la galerie et coupé l’alimentation électrique des échoppes, alors qu’aucun programme d’accompagnement n’avait été négocié pour le relogement des commerçants.
Le conflit qui oppose depuis le 2 janvier dernier les commerçants de la galerie d’échoppes qui longent le supermarché Mbolo, à Libreville, et la direction du magasin, a été sanctionné d’une première décision de justice le 4 mars dernier en faveur des commerçants.
Invoquant des raisons d’esthétiques, la direction Société de distribution gabonaise (SODIGAB) Mbolo avait sommé par deux préavis successifs les commerçants des box d’évacuer les lieux.
La direction du supermarché proposait une indemnisation d’1 million de francs CFA par commerçant, une offre unanimement rejeté par les tenanciers dont la plupart occupent les lieux depuis 1987.
Les commerçants dénonçaient notamment l’absence de mesures d’accompagnement consensuelles de cette décision, comme la désignation d’un nouveau lieu pour poursuivre leurs activités. Ils auraient même demandé à s’implanter à leurs frais du côté du siège d’Africa n°1, une proposition qui a finalement avorté.
Les commerçants ont par ailleurs souligné qu’ils n’avaient jamais posé aucun problème pour régler les loyers de ces box commerciaux, malgré qu’ils soient progressivement passés de 25 000 francs CFA par mois en 1987, à 60 000 francs CFA par mois en 2008.
«Franchement, nous ne comprenons pas la direction de Mbolo», ont déclaré des commerçants, qui accusent les gérants du supermarché de vouloir les faire partir sans mesures d’accompagnement.
Face à l’entêtement des commerçants, la direction a volontairement interrompu au début du mois de janvier l’alimentation électrique des échoppes, puis érigé dès le lendemain une barrière interdisant l’accès des clients aux box commerciaux.
Un des porte-paroles des commerçants, Kane Abdou, a expliqué que face à cet «abus de pouvoir» alors que les négociations n’avaient pas encore abouties, les commerçants avaient décidé de porter l’affaire devant la justice.
Le 4 mars dernier, le tribunal de Libreville a autorisé un huissier de justice à détruire la barrière pour permettre aux commerçants de continuer à exercer.
Une source proche du dossier aurait toutefois affirmé que la direction de la SODIGAB Mbolo avait fait appel de cette décision.