Face à l’alourdissement des dépenses de fonctionnement de l’Etat gabonais, le Fonds monétaire international (FMI) a appelé le Gabon à maintenir une politique budgétaire prudente pour les exercices 2009 et 2010 qui s’annoncent difficiles. A l’occasion de la validation le 4 mars dernier des 2e et 3e revues de l’accord de confirmation triennal 2007-2010, le FMI a mis en garde les autorités gabonaises face à l’alourdissement de la masse salariale et les mesures budgétaires et fiscales consentis pour apaiser le front social.
Le gouvernement gabonais se trouve devant une équation difficile pour les exercices budgétaires 2009 et 2010, où il devra jongler entre les exigences en cascade des agents de l’Etat qui réclament l’amélioration de leurs traitements, et les restrictions des dépenses de fonctionnement de l’Etat demandées par le Fonds monétaire international (FMI).
A l’occasion de la validation le 4 mars dernier à New-York des 2e et 3e revues de l’accord de confirmation triennal 2007-2010 convenu entre l’Etat gabonais et le FMI pour l’assainissement des finances publiques, l’institution financière internationale a recommandé la prudence aux autorités gabonaises dans la gestion du budget pour les exercices 2009 et 2010.
Les administrateurs du FMI se sont notamment inquiétés de l’alourdissement des dépenses de fonctionnement de l’Etat lié à l’augmentation de la masse salariale à 370 milliards de francs CFA suite aux 34 milliards de francs CFA consentis par l’Etat pour régler le problème des enseignants qui avait paralysé l’Education nationale pendant plus de trois mois.
Les administrateurs du FMI ont ainsi salué les performances macroéconomiques du Gabon en 2008. Le Conseil d’administration du FMI a également remarqué les soubresauts enregistrés avec les mesures budgétaires et fiscales prises par le gouvernement dans le courant de l’année pour protéger le pouvoir d’achat des ménages face à la crise alimentaire et à la récession économique mondiale.
Le FMI a estimé à cet effet que les autorités gabonaises auraient eu davantage intérêt à soutenir la croissance en augmentant le niveau des investissements.
L’institution de Bretton Woods a toutefois approuvé les mesures prises par le gouvernement gabonais pour renforcer la mise en œuvre du programme en poursuivant l’assainissement des finances publiques dans le cadre du maintien de la stabilité macroéconomique, en tenant compte des besoins sociaux en infrastructures et du défi de la diversification de l’économie nationale.
Le FMI a également recommandé de placer comme priorité nationale le soutien de la croissance des secteurs hors pétrole afin de limiter la dépendance de l’économie nationale à l’exploitation pétrolière, face notamment à la récession économique mondiale qui freine le commerce extérieur.
L’accord triennal 2007-2010 est un programme économique axé notamment sur la diminution significative du déficit budgétaire hors pétrole pour se rapprocher d’un niveau soutenable à long terme.
Il porte aussi sur le renforcement de la gestion des finances publiques pour l’amélioration de la qualité et de l’efficacité de la dépense publique ainsi que sur l’accélération des reformes structurelles en vue de promouvoir un environnement favorable au développement du secteur privé. L’accord de confirmation triennal en cours porte sur environ 117,3 millions de dollars, soit près de 59 milliards de francs CFA.
Face à l’embrasement en chaîne du front social dans les différents secteurs d’activités, les autorités devront user de tact et de pédagogie pour faire comprendre à la population que l’amélioration durable de leurs conditions de vie et de travail passe indirectement par le soutien en priorité de la croissance et la diversification de l’économie nationale.