Les autorités du ministère de l’Education nationale ont annoncé au mois de mars dernier que pour les élèves issus du privé, la candidature au baccalauréat 2009 était conditionnée à une moyenne annuelle supérieure à 6 sur 20. Les élèves touchés par cette décision ont manifesté leur mécontentement face à ce qu’ils estiment être une «discrimination» entre les élèves du privé et ceux des établissements publics.
A quelques mois de la session 2009 du baccalauréat, le ministère de l’Education nationale a annoncé au mois de mars dernier que les mauvais élèves seraient triés pour éviter les résultats particulièrement faibles de la dernière session.
Il s’agit pour les autorités de tutelle de refuser la candidature des élèves issus des établissements privés ayant obtenu une moyenne de classe annuelle de moins de 6 sur 20.
Suite à cette annonce, des élèves de terminale issus d’une vingtaine d’établissements privés de Libreville ont manifesté leur indignation face à une décision qu’ils jugent «discriminatoire» et «injuste».
Un des candidats frappé par cette mesure a expliqué que cette décision aurait été tolérée «si elle avait été mise à jour au mois d’août ou de juillet».
«Mais pourquoi avoir attendu la signer en décembre et la publier en février ? Cette décision est injuste dans la mesure où elle concerne seulement des établissements privés non les établissements publics», a-t-il estimé.
«Si moi je suis candidat officiel, que j’apprends au lycée Paul Indjedjet Gondjout et que j’ai moins de 4 sur 20, je repasse mon examen tranquillement mais celui qui est au privé ne repasse pas l’examen», s’est-il insurgé.
Le proviseur du lycée privé Mouammar Kadhafi, Castelo Kipri, a également contesté cette décision, du fait que «les parents ont dépensé, ils ont inscrit leurs enfants et c’est au mois de mars, en pleine année, qu’on nous envoie cette décision».
La loi issue des états généraux de l’Education nationale est pourtant claire, elle stipule que «la deuxième inscription est conditionnée par une moyenne de 6 sur 20 à la session antérieure pour les candidats libres, les candidats n’ayant pas obtenu cette moyenne doivent attendre 2 ans pour se représenter».
«Cette décision n’est pas nouvelle et elle est signée des ministres André Mba Obame et André Dieudonné Berre. Cette décision est réactualisée depuis lors chaque année et c’est une proposition qui vient résoudre le problème du trop fort taux d’échec au baccalauréat. Il en va quand même de la crédibilité de ce diplôme et de notre système éducatif», a expliqué le directeur du comité provisoire de gestion du Baccalauréat, Jean Eyene Bekale.
«En 2000, on a eu un taux d’échec qui dépasse 50%. Cela veut dire qu’on a travaillé la moitié du temps pour rien. Cela veut dire que la moitié du budget n’a servi à rien, si l’on veut donner une explication à ces pourcentages. Le souci de réduire ce taux d’échec a donc amené à regarder dans les détails et quand on regarde les taux d’échec, on constate que se sont les candidats libres qui tirent vers le bas», a-t-il poursuivi.
Quant à la discrimination entre les élèves issus du privé et du public, le directeur du comité provisoire de gestion du Baccalauréat a expliqué que «les élèves bénéficient d’une meilleure formation quand ils sont dans le public. Il suffit de regarder la corrélation entre les moyennes de classe que les élèves obtiennent et les moyennes à l’examen».
«Pour le privé on a de grandes moyennes de classe et à l’examen c’est tout à fait le contraire. Cela montre bien que le secteur public prend bien en charge les élèves. Ce que l’on demande aux établissements privés c’est de travailler s’ils veulent avoir les mêmes droits que les établissements publics», a conclu monsieur Eyene Bekale.
Si cette décision doit effectivement être appliquée, reste à savoir quelles mesures d’accompagnement ont été prévues par la tutelle pour les deux ans de «vacances» des élèves frappés par cette mesure ?