Un important dispositif des forces de l’ordre a été déployés les 22 et 23 avril derniers à plusieurs points stratégiques de la capitale gabonaise pour des contrôles ciblés sur les véhicules administratifs. Si le but de l’opération n’a pas été clairement confirmé par le ministère de la Défense nationale, il a permis l’arrestation de plus de 300 véhicules, essentiellement ceux du ministère des Finances et du Développement dont certains ont été réquisitionnés.
Des éléments de l’armée étaient déployés les 22 et 23 avril derniers au niveau de l’aéroport Léon Mba, au Camp Ntchoréré et près de l’Hôpital pédiatrique d’Owendo (HPO) pour procéder à des contrôles routiers, particulièrement ciblés sur les véhicules administratifs.
Les militaires ont procédé pendant deux jours au contrôle systématique des véhicules administratifs, avec un accent particulier mis sur ceux des ministères des Finances et du Développement, respectivement immatriculés 151 et 153, même si le secrétaire général adjoint du ministère de la Défense nationale, Guy Bertrand Mapangou, affirme que «l’opération ne visait aucune personne précise».
Les autorités ministérielles n’ont en effet confirmé aucun objectif particulier à cette opération dont ils ont affirmé qu’elle entrait simplement dans le cadre de la sécurisation des biens et des personnes, consécutive à l’état d’alerte lancé après l’annonce d’une menace terroriste le mois dernier sur notre pays.
Cependant, sur le terrain, les conditions de contrôle des véhicules laissait penser à une opération coup de poing pour juguler la tendance des cadres de l’administration publique du pays à s’accaparer les véhicules de fonction à l’issue de leurs mandats.
Une fois le véhicule arrêté, les militaires ouvraient systématiquement le capot pour vérifier le numéro du châssis du véhicule, qui était ensuite libéré si le numéro ne faisait pas partie du lot recherché, et réquisitionné dans le cas contraire.
Dans l’après-midi du 23 avril dernier, certains propriétaires de véhicules ont pu récupérer leurs automobiles aux camps Baraka ou Aïssat après avoir présenté les pièces justificatives de propriété du véhicule.
Les populations ont vivement contesté cette opération dont le ministère de tutelle n’avait fait aucune communication et qui a causé de fortes perturbations sur le trafic aux points stratégiques où s’étaient installés les forces de l’ordre.