La Compagnie minière de l’Ogooué (COMILOG), filiale du groupe français ERAMET, vient de reprendre ses activités après deux semaines d’interruption auxquelles elle a été contrainte pour atténuer le choc de la crise économique sur le secteur du manganèse. La direction de la compagnie, premier pourvoyeur d’emplois de la région, a annoncé qu’une interruption d’au moins un mois pourrait être décidée d’ici juin si la situation de crise persistait.
Le voyant rouge persiste à la Compagnie minière de l’Ogooué (COMILOG), où les activités ont repris à la fin de la semaine dernière après deux semaines de gel décidé par la direction de l’entreprise pour limiter les pertes dues à l’onde de choc de la crise économique sur le secteur minier.
La filiale du groupe français ERAMET avait vu ses belles perspectives assombries par la chute de la demande des importateurs étrangers et avait décidé fin mars d’une nouvelle interruption de ses activités du 4 au 20 avril, avec à la clé, le licenciement de quelques employés d’une sous-traitance.
Après la publication de la nouvelle loi de finances rectificative 2009 du 26 mars dernier qui prévoit une baisse des exportations de manganèse de 37%, COMILOG avait décidé un arrêt de 4 à 6 semaines des opérations industrielles étalées sur l’année et la mise en congés de 1500 employés pendant trois semaines ainsi que l’arrêt des heures supplémentaires non structurelles.
«D’ici juin, si les choses ne s’arrangent pas, il y a le risque d’un nouvel arrêt peut-être pour un mois ou plus et si la situation persiste, on doit s’attendre à des licenciements et à des retraites anticipées», a rapporté un employé de la compagnie.
Le chargé de communication du directeur général, André Massard, a annoncé que la compagnie ne prévoyait «pas une interruption de nos activités d’ici mars prochain, en dépit du contexte difficile sur le marché international».
Entre le 20 décembre 2008 et le 12 janvier 2009, COMILOG avait déjà interrompu ses activités, sans toutefois prévoir qu’elle allait devoir procéder à une nouvelle interruption dans le même trimestre.
Sur les deux derniers mois de l’année 2008, le volume total exporté depuis Owendo a diminué de moitié, passant de 600 000 tonnes à 300 000 tonnes. Alors que la compagnie projetait de produire 3,5 millions de tonnes de manganèse, la production a dû être ramenée à 3,25 millions de tonnes. La nouvelle baisse de la consommation de 10% va encore entraîner une réduction de 25% de la production en 2009.
La société «ne prévoit pas une réduction des effectifs du moins à court terme», a rassuré monsieur Massard, expliquant que l’entreprise devait parvenir à maintenir sa production autour de 2,5 millions de tonnes pour l’année 2009 pour éviter les compressions du personnel.
Unique exploitant de manganèse au Gabon, COMILOG éprouve de grosses difficultés à écouler son produit, notamment depuis que la Chine, son principal acheteur, a revu drastiquement à la baisse ses achats pour cette année.
La compagnie traverse sa première crise depuis sa création en 1962 qui l’amène à interrompre sa production. L’entreprise emploie actuellement 1 500 personnes au Gabon, repartis entre les villes de Moanda, site de production dans le Haut-Ogooué, et Owendo, au sud de Libreville, où sont localisées ses installations portuaires.