« A l’heure actuelle, il n’y rien à signaler, pas d’alerte, pas de cas, à l’aéroport international Léon Mba de Libreville », a déclaré ce mardi après-midi, Jean-Simon Nguéma, directeur général adjoint de l’Aéroport de Libreville(ADL), chargé de l’Exploitation, joint au téléphone par GABONEWS au moment où la planète est sous la menace d’une nouvelle pandémie, la grippe porcine venue du Mexique, redoutée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Jean-Simon Nguéma a néanmoins indiqué que « nous attendons une impulsion des plus hautes autorités pour des actions coordonnées », face à ce qui se produit ailleurs.
Le numéro 2 de l’ADL a précisé que les effectifs du cordon sanitaire présents à l’aéroport n’ont pas varié et que tout se déroulait normalement, rappelant au passage l’existence depuis peu d’un centre médical d’urgence « qui fonctionne normalement à travers une convention signé avec la Marie de Libreville ».
M. Nguéma a rappelé que lors de l’apparition au Gabon du chikungunya (maladie infectieuse tropicale transmise par des moustiques ou encore « maladie qui brise les os » ou « maladie de l’homme courbé ») , les ministères de la Santé et de l’Aviation Civile avaient entrepris des « actions concertées ».
Au sujet de la grippe porcine – Plus de 150 morts, selon un nouveau bilan mardi matin, au Mexique – ( Amérique du Nord ) où le président américain, Barack Obama, aurait, selon la presse même échappé, de peu, il y a deux semaines, à une contamination, après un contact avec un archéologue mort de la grippe -, principal foyer de contagion.
Après la zone nord-américaine d’où est partie la maladie, il y a quelques jours, l’Espagne en Europe, la Corée du Sud, en Asie également touchées dans une moindre mesure, l’OMS a relevé son état d’alerte endémique de 3 à 5 ( sur une échelle de 6 ) devant la multiplication des cas de grippe porcine dans les pays touchés.
Selon le journal français « Le Point », face au risque de propagation dans les cinq continents du virus se transmettant d’homme à homme, le vice-directeur général de l’OMS, Keiji Fukuda, a mis en garde, dimanche lors d’une conférence de presse depuis Genève en Suisse contre « le potentiel pandémique » du « nouveau virus de grippe porcine.
« La situation est grave » a- t – elle averti, « imprévisible » et « évolue vite ».
Les pays épargnés à ce jour sont pressement invités à « accroître leur vigilance » car, dans la mesure où il affecte des êtres humains, le virus possède une forte capacité d’expansion, « potentiel pandémique ».
L’OMS explique que, ayant muté, dans des gênes jamais rencontrés auparavant et identifié comme la souche A/H1NI, le virus de la grippe porcine – qui en fait n’a rien à avoir avec le porc, d’où son appellation de « porcine » est exagérée car il ne résisterait même pas à la cuisson, et l’on devrait plutôt dire « grippe mexicaine » – présente des caractéristiques inquiétantes.
Vendredi, l’organisation onusienne a mis en place, en riposte à l’épidémie un « comité d’experts internationaux » tout en lançant une gigantesque campagne de vaccination au Mexique où 1.600 personnes au moins se sont présentées dans les centres de soins pour des cas de grippe dite « porcine ».
En attendant les résultats d’investigations plus pointues, l’OMS a recommandé l’utilisation du TAMIFLU, un médicament naguère utilisé contre la grippe aviaire et considéré comme efficace contre ce nouveau virus, la vaccination constituant la deuxième étape, mais il n’existe pas encore de vaccin et il faut attendre entre 5 et 6 mois pour y parvenir, ont affirmé les experts.
Mais au moment où la science s’active dans la recherche d’un vaccin, la polémique s’installe au sein des instances internationales autour de l’appellation du virus apparu récemment au Mexique. Grippe porcine ou « nouvelle grippe »?
Lundi, l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) a jugé inapproprié le terme « grippe porcine » (le virus n’ayant pas été isolé sur des animaux). Elle préconise l’appellation de « grippe nord-américaine ».
Les élevages de porcs ne sont pas, jusqu’à preuve du contraire, responsables de l’épidémie de grippe originaire du Mexique, a déclaré le directeur général de l’OIE, Bernard Vallat.
« Nous sommes en discussion avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour voir quelle serait la dénomination la plus appropriée », a ajouté M. Vallat.
De son côté, la Commission européenne préconise de changer la dénomination « grippe porcine » en « nouvelle grippe » pour éviter des conséquences économiques négatives pour l’industrie du porc.
A ce qui semble, derrière cette question sémantique se cache un risque de problème économique pour l’industrie porcine.