La nouvelle suspension du service minimum dans les structures sanitaires publiques du pays décidée par le Syndicat national des personnels de santé (SYNAPS) depuis le 27 avril dernier a semé la panique au sein des hémodialysés, dont la maladie nécessite une dialyse tous les deux jours. Alors qu’ils avaient refusé de suspendre le service minimum lors du premier appel lancé par le syndicat, les agents du service d’hémodialyse du Centre hospitalier de Libreville a cette fois ci décidé d’entrer en grève pour protester contre le manque de matériel.
122 patients du service d’hémodialyse du Centre hospitalier de Libreville (CHL) se retrouvent dans une situation sanitaire critique suite à la suspension du service minimum décidée par le Syndicat national des personnels de santé (SYNAPS) depuis le 27 avril dernier.
L’assemblée générale du SYNAPS tenue le 25 avril dernier à Libreville avait réfuté en bloc les modalités de répartition de la prime de servitude établies par le gouvernement le 22 avril dernier et décidé une nouvelle interruption du service minimum dans les structures sanitaires publiques sur l’étendue du territoire national à compter de ce 27 avril.
Alors que les agents du service d’hémodialyse du CHL avaient continué à assurer un service minimum lors du précédent appel du SYNAPS, ils ont finalement décidé d’entrer en grève le 27 avril dernier pour protester contre le manque de financements et de matériels face à la saturation de leur service.
Les 122 patients souffrant d’insuffisance rénale qui fréquentent ce service doivent subir un épurement du sang qui élimine de l’organisme les déchets et l’excès d’eau tous les deux jours.
Mais le centre d’hémodialyse du CHL avait été conçu pour recevoir 30 malades par jour et se trouve aujourd’hui largement saturé en raison de l’absence des financements qui devaient accompagner l’augmentation des malades.
La surexploitation de la douzaine de machines disponibles au départ a entraîné leur usure accélérée. Il n’en reste aujourd’hui plus que sept opérationnelles, «la qualité de la dialyse étant alors réduite», explique un agent du service, dénonçant également un manque de générateur de dialyse que la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) fournit en temps normal à ce service.
«Mais lorsqu’on sait que la dialyse ne coûte que 140 000 francs CFA au CHL, du fait de la subvention de l’Etat, notre tutelle doit s’activer pour résoudre ce problème des plateaux techniques qui nous empêche de bien travailler», a ajouté l’agent du centre d’hémodialyse.
«Depuis le mot d’ordre de grève lancé par le SYNAPS, tous les patients ne pensent plus qu’à la mort», a déclaré le président de l’association des hémodialysés, Anicet Ondo Mebale.
«Nous sommes des gabonais au même titre que les autres et nous n’avons jamais demandé à être malades», a-t-il imploré.
Quelques jours de grève effective suffiraient à décimer ces malades qui n’ont pas les moyens de s’en remettre aux structures de santé privées. Un appel a été lancé à la tutelle pour trouver une solution immédiate à ce problème qui menace la vie de 122 citoyens gabonais.