Les activités du président gabonais, Omar Bongo Ondimba, ont été marquées mardi par des audiences accordées notamment au Vice président de la République, Dijob Divungi Di Nding et au Premier Ministre, chef du gouvernement, Jean Eyéghé Ndong, qui ont dressé devant le chef de l’Etat les conclusions de la dernière réunion à Libreville de la commission ministérielle chargée de préparer la Coupe d’Afrique des Nations de football que le Gabon co-organise en 2012 avec la République voisine de Guinée- Equatoriale.
Au sortir de cet entretien, rapporté par nos confrères de la presse présidentielle, le premier ministre, Jean Eyeghé Ndong, qui a reconnu « le retard pris dans le démarrage des travaux » a affirmé que: « nous allons organiser la Can 2012 » en s’appuyant sur la ferme volonté du ¨Président de la République et du gouvernement de « donner à la jeunesse ce cadeau et de lui offrir tout les plaisirs que procure la compétition ».
Des assurances qui interviennent au moment où les doutes, des inquiétudes et autres interrogations planent sur l’organisation par le Gabon de la phase finale de la prestigieuse épreuve continentale de football.
Un scepticisme né du retard observé dans la construction des infrastructures sportives et hôtelières liée à cet événement prévu désormais dans moins de 40 mois.
L’autre dossier abordé portait sur la crise sociale, à la lumière du durcissement du mouvement de grève du Syndicat national des personnels de santé (SYNAPS) avec la fin du service minimum en cours depuis février dernier.
A ce sujet, le Chef du gouvernement a constaté que la crise semblait s’enliser chaque jour un peu plus.
Pour Jean Eyeghé Ndong, « plus on avance, plus des préalables s’ajoutent sans que l’on sache où l’on va ». Or, selon lui, « le gouvernement a consenti beaucoup d’efforts pour répondre aux exigences » présentées par le SYNAPS (répartition de la prime de servitude et de risques sanitaires) et d’autres entités syndicales.
Aujourd’hui, a-t-il soutenu, « nous réfléchissons sur une mise à plat de tout le fichier administratif et l’harmonisation de tous les statuts particuliers » pour en faire « un seul et unique » au moment où la masse salariale n’a de cesse de grossir, s’établissant aujourd’hui à 370 milliards de francs du fait des revendications multiformes.
Ce recentrage voulu par les plus hautes autorités s’appuie sur le contexte actuel. Le Gabon, à l’instar de la communauté internationale fait face, lui-aussi, à la crise financière mondiale marquée par une baisse des recettes de l’Etat.
Les fêtes tournantes du 17 août à Port-Gentil, capitale économique (Sud-Ouest) et Lambaréné (Centre) ont également figuré au menu de l’audience présidentielle.
Jean Eyéghé Ndong a fait le constat selon lequel « rien n’a démarré » dans la ville de Lambaréné, abritant le célèbre hôpital du Docteur Albert Schweitzer.
Sans détours, le Premier ministre a affirmé que « ce sont les lourdeurs administratives » et le « comportement de certains hauts fonctionnaires » qui sont à l’origine des « blocages » sans oublier « les intérêts divergents » dans chacune des provinces ».
Devant la presse présidentielle, le chef du gouvernement a, d’emblée, écarté un aveu d’impuissance de sa part face à l’inertie observée dans les préparatifs des festivités de l’an 49 de l’Indépendance dans les provinces de l’Ogooué-Maritime et au Moyen Ogooué.
Jean Eyéghé Ndong a même révélé qu’il pourrait lancer les travaux mardi prochain.
Pour la boucle des ces audiences, le chef de l’Etat a reçu le Président de la Cour Constitutionnelle, Marie Madeleine Mborantsouo, au lendemain des auditions par cette juridiction portant sur le contentieux électoral du scrutin sénatorial du 18 janvier 2009 remporté par le Parti démocratique gabonais (PDG, au Pouvoir) avec plus des deux tiers des 102 sièges.
A la suite de la proclamation des résultats, une vingtaine des recours en annulation avaient été déposés au greffe de la Cour Constitutionnelle par des candidats issus du PDG, RPG, UGDD, PDS et quelques indépendants se plaignant entre autres d’acte de corruption.
Nombreux parmi eux avaient été déboutés.