Répondant aux questions de l’Agence de Presse privée en ligne GABONEWS, le chef de département de littérature, des sciences du langage et de la communication à l’Institut de recherche de sciences humaines (IRSH) de l’Université Omar Bongo (UOB) de Libreville, Anaclet Ndong Ngoua, a indiqué vendredi que « la prolifération des média est une condition favorable à la mise en place d’une démocratie viable », avant d’ajouter que « la formation des journalistes reste une nécessité ».
Dans cet entretien le chercheur soutient que « la doctrine libérale en matière d’information dit que par la loi de l’offre et de la demande, la bonne information finira par chasser la mauvaise. Et la vraie information l’emportera sur celle entachée d’irrégularités»
Selon lui, « ce qui tue la démocratie, c’est ces divers dérapages ou dérives; le manque de formation, l’insuffisance de formation constituent l’une des causes fondamentales de ces derniers. Il y a aussi le manque de rigueur dans le traitement de l’actualité».
A son avis, tous les journaux à sensation qui s’inscrivent dans les règlements de compte et les insultes devraient être écartés de l’attribution de la subvention de l’Etat.
« Il faut relever que les trois quarts des journaux existants au Gabon sont des canards dans les mains de certains hommes politiques qui s’en servent comme instrument de règlement de compte », a-t-il fait observer.
Pour M. Ndong Ngoua, « il serait souhaitable pour la viabilité des entreprises de presse que les pouvoirs publics prennent toutes les dispositions qui s’imposent pour que les journaux, les radios et télévisions bénéficient des tarifs préférentiels, pour les services postaux, pour l’accès aux télécommunications, pour l’accès aux technologies de l’information et de la communication ».
« Les dérapages et le manque de professionnalisme, très décriés ces derniers temps, montrent qu’il est plus que légitime, de créer une école de formation des journalistes au Gabon, car les médias aujourd’hui souffrent d’un déficit de respectabilité », a-t-il conclu.
Le 3 mai a été proclamé Journée internationale de la liberté de la presse par l’Assemblée générale des Nations Unies en 1993 suivant la recommandation adoptée lors de la vingt-sixième session de la Conférence générale de l’UNESCO en 1991.
En cette date commémorative, occasion est donnée à chaque organe de presse ou organisation journalistique d’informer les citoyens des atteintes portées à la liberté de la presse.
En rappel, dans des dizaines de pays à travers le monde, des publications sont censurées, sont condamnées à des amendes, sont suspendues ou tout simplement n’ont plus le droit de paraître, pendant que les journalistes, les directeurs en chef et les éditeurs sont harcelés, attaqués, détenus ou même tués.
Cette célébration vise à encourager et développer des initiatives en faveur de la liberté de la presse et d’évaluer l’état de la liberté de la presse à travers le monde.
Les manifestations de cette journée se célèbrent sur l’étendue du territoire national, avec des conférences organisées, par exemple, à Port-Gentil par la section gabonaise de l’Union Internationale de la presse Francophone.