Alors que la juge parisienne Françoise Desset a jugé recevable la plainte déposée contre certains présidents africains, les associations Sherpa et Transparency International France, à l’origine de la procédure, mettent la pression sur les autorités françaises.
Lors d’une conférence de presse organisée mardi à Paris, Sherpa et Transparency International France (TI-France), deux associations de juristes qui luttent notamment contre la corruption dans le monde, ont souligné « la grande responsabilité de l’Etat français » à l’heure où la justice s’apprête à enquêter sur le patrimoine « français » de trois présidents africains, Omar Bongo (Gabon), Denis Sassou Nguesso (Congo-Brazzaville) et Téodoro Nguema Obiang Mbasogo (Guinée Equatoriale).
Les trois dirigeants en question, et certains de leurs proches, sont soupçonnés d’avoir détourné des fonds publics dans leurs pays respectifs pour acheter ou faire acheter, en France, des dizaines de propriétés, des voitures de luxe, ou ouvrir des comptes bancaires. Des accusations qu’ils rejettent avec vigueur, contestant les éléments du dossier dit des Biens mal acquis (BMA).
« Tout les accable, le dossier est solide, preuves à l’appui. Omar Bongo nie l’évidence » rétorque l’avocat parisien William Bourdon, responsable de Sherpa. Et Me Bourdon d’ajouter: « La décision de la juge Françoise Desset honore la France. Je reçois des messages venant d’Africains qui nous disent « Merci et bravo ». Un appel du Parquet va ternir l’image du pays aux yeux des Africains. »
« Fin de l’impunité »
Le parquet s’est toujours opposé à l’ouverture d’une enquête. Cette fois encore, les autorités pousseront-elles en ce sens? Mardi matin, la garde des Sceaux Rachida Dati a refusé de prendre position. Selon Me Bourdon, une procédure d’appel ne ferait toutefois pas obstacle à la désignation d’un magistrat instructeur.
Une étape judiciaire est donc sur le point d’être franchie. Pour autant, n’est-il pas illusoire de penser faire la lumière sur les finances de ces deux acteurs essentiels de la « Françafrique » que sont Omar Bongo et Denis Sassou Nguesso ? Pour s’être montré trop critique sur le sujet, Jean-Marie Bockel a perdu son fauteuil de secrétaire d’Etat à la coopération en mars 2008. « Le sens de l’Histoire condamne la Françafrique », répond avec force Daniel Lebègue, le président de TI-France, l’association dont la plainte, déposée en 2008, a été considérée comme « recevable » par la juge.
Daniel Lebègue, ex-directeur de la Caisse des dépôts et consignations, évoque « le début de la fin de l’impunité. » Selon lui, la « restitution des avoirs volés » aux peuples africains pourrait, à terme, se faire par la « constitution d’une banque ou d’un organisme had hoc » chargé d’utiliser ou de redistribuer l’argent aux populations afin de « contourner les pouvoirs en place ».
Quoi de plus juste que de rendre ce qui a été volé aux Gabonais aux Gabonais. La justice se ferra tôt ou tard
ma chère Avomo,
Ce qui donne l’espoir dans le monde d’aujourd’hui c’est qu’on a l’impression que le vent souffle de plus en plus vers un renouvellement des équipes dirigeantes. Si on a pu voter pour un Obama aux USA, un Sarkozy en France, c’est ke ce vent soufflera aussi chez nous. Les choses se font et se défont déjà d’eux-mêmes.
C’est même pas qu’on les a laissé faire, c’est que tous ces « on » faisaient ensemble. Aujourd’hui ils ont affaire aux nouveaux »on » et c’est pour cela que les secrets sortent du tirroir.
En tout cas je ne perds pas espoir. Le simple fait que ces histoires soient déjà traités publiquement prouve que les choses vont changer.
Monsieur Daniel Lebègue, ex-directeur de la Caisse des dépôts et consignations évoque « le début de la fin de l’impunité » dans l’affaire du patrimoine des Présidents africains et prétend qu’une éventuelle « restitution » des avoirs volés aux peuples africains aura lieu par l’intermédiaire de la constitution d’une banque ou un organisme had hoc chargé d’utiliser ou de redistribuer l’argent aux poupulations afin de contourner les pouvoirs en place pourrait être possible. Moi je trouve toutes ces belles paroles utopiques. Mieux j’attends ces belles choses se réalisent pour pouvoir y croire. Pour ma part, l’urgence serait que cette catégorie de chefs d’état soient déchus du pouvoir et que l’Afrique se débarrasse définitivement de ce genre d’individus corrompus et inhumains. Quant à une éventuelle justice pour ces malfrats, cela me paraît inaccessible et chimérique. Pourquoi les a t-on d’abord laissés faire? Enfin bon…