Face à la crise qui frappe de plein fouet le secteur, les opérateurs économiques de la Marine marchande et les responsables administratifs de tutelle se sont récemment retrouvé à Libreville pour organiser la relance et l’optimisation de leurs activités. Les participants à cette journée vont s’attaquer aux charges fiscales et douanières qui entament la compétitivité et le rendement des opérateurs dans ce secteur clé de l’économie nationale.
Les Journées de concertation du secteur maritime viennent de s’ouvrir à Libreville en présence des opérateurs du secteur, des responsables administratifs de tutelle, mais aussi des partenaires sociaux stratégiques.
Ces assises doivent permettre de mettre à plat les difficultés du secteur depuis l’arrivée du nuage de la crise sur les côtes gabonaises, des doléances qui seront transmises à la Commission interministérielle qui sera créée à cet effet.
Le ministre de la Marine marchande, Jacques Adiahénot, a expliqué aux opérateurs du secteur que ces travaux devaient permettre «d’inventorier vos difficultés, d’échanger et de proposer des solutions appropriées au gouvernement de la République dans la quête d’une sortie de crise».
Le ministre Adiahénot a rappelé les problèmes de trésorerie des acteurs du secteur maritime, qui accuse des pertes de 5% à 50% depuis 2009 à cause de l’onde choc de la crise économique.
Le président du syndicat des armateurs, Francisco Pineda, a mis en exergue le rôle des lourdeurs administratives dans les difficultés du secteur, sachant qu’avec la conjoncture morose, les opérateurs doivent prendre en compte le prix du carburant, la TVA, la parafiscalité, les taxes et les droits de douane sur les importations de matériel de construction navale et la TVA sur les crédits octroyés par les banques pour l’achat des navires.
Le directeur général de l’Office des ports et rades du Gabon (OPRAG), monsieur Oyiba, a rappelé que 90% des activités de notre pays passent par la mer, mais que nos interfaces portuaires ne parviennent pas à jouir du même rendement que d’autres ports de la sous-région, comme Douala qui gère trois fois plus de transactions qu’Owendo et Port-Gentil.
«Au plan international, l’économie maritime joue un rôle prépondérant dans le système des échanges commerciaux, ce qui se traduit par une augmentation variable du trafic, obéissant à la loi de l’ordre et de la demande», a souligné le patron de la Marine marchande.
L’enjeu socio-économique est d’une grande importance aux vues de nombreuses richesses et de nombreux emplois générés par ce secteur par lequel transitent 9 sur 10 activités commerciales. Pour sortir la Marine marchande du marasme de la crise économique, les participants et surtout les autorités administratives devront lâcher du lest sur le fardeau fiscal et douanier.