Face à l’apathie du département de tutelle au préavis de grève déposé il y a cinq mois, les enseignants du supérieur ont entamé le 11 mai dernier un mouvement de grève illimité pour réclamer l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Cette grève qui serait largement suivie sur l’étendue du territoire national et concernerait près de 650 enseignants à travers les trois universités et les quatre grandes écoles du pays.
Alors que leurs collègues du secondaire présentent déjà les signes d’une nouvelle perturbation de leurs activités, les enseignants du supérieur ont déclenché le 11 mai un mouvement de grève illimité sur l’ensemble du territoire national pour réclamer «de meilleures conditions de vie et de travail».
«Nous avions déposé un préavis de grève, mais depuis cinq mois, aucune solution n’a été trouvée», a expliqué le président du Syndicat national des enseignants du supérieur et chercheurs (SNEC), Jean-Rémy Yama.
Les enseignants en grève réclament notamment la régularisation de leurs situations administratives et financières, l’harmonisation de l’indemnité de la spécialité, l’augmentation des budgets de fonctionnement et d’investissement dans les établissements universitaires, l’augmentation de la prime de recherche, la subvention de la mutuelle des enseignants-chercheurs et la création d’un statut particulier des enseignants-chercheurs.
«Le mouvement concerne l’ensemble des quelque 650 enseignants des trois universités et des quatre grandes écoles du Gabon», a précisé Jean-Rémy Yama, soulignant que cette suspension du travail était largement suivie à travers le pays.
Le président du SNEC annonce un taux de suivi de 99% à l’Université Omar Bongo de Libreville, «qui regroupe 70% des effectifs» des enseignants du supérieur. «Nous avons demandé à nos membres de rester mobilisés et vigilants», a ajouté monsieur Yama.
Si l’Université des sciences et techniques de Masuku (USTM) de Franceville, dans le Sud-Est du pays, qui a instauré un service minimum, l’Université Omar Bongo (UOB) de Libreville et les grandes écoles du pays sont entièrement paralysées par ce mouvement.
L’UOB et l’USTM comptent 627 enseignants, dont 500 nationaux, pour plus de 12 000 étudiants chacune. Ces deux universités sont confrontées tous les ans à d’importants mouvements de grève des enseignants et étudiants, réclamant de meilleures conditions de vie, de travail et d’études.
Mais selon le vice-doyen, Gilbert Zué-Nguema, chargé de la pédagogie, cette nouvelle grève ne saurait dans l’immédiat remettre en cause la validité de l’année académique, et ne concerne qu’une partie du corps enseignant.
«Le mot d’ordre de grève lancé lundi concerne un seul syndicat et l’université en compte deux. Je suis conscient des difficultés que cela peut entraîner par l’effet de groupe, mais nous pensons que la situation va se dénouer bientôt», a-t-il affirmé.