Les transporteurs terrestre de l’axe Franceville-Moanda, communément appelés moanda-pressés se sont faits un hara-kiri depuis un mois, en édictant une loi qui se retourne contre leur philosophie, a constaté un journaliste de l’AGP.
Aller vite, sinon très vite et revenir de la même manière pour être sûr de faire une bonne recette. La route ne fait que 63 kilomètres et, à 140 Km/h, on y passe qu’à peine 39 minutes et bien moins, 33 minutes à 160 Km/h. De quoi vivre à un bout et travailler à l’autre.
Un document dont les copies décorent les parois de leurs offices interdit dorénavant l’usage excessif de la vitesse et la consommation des boissons alcoolisées pendant les heures de travail ; entre 5h30 et 20h (locales).
’’Tout contrevenant à ces dispositions sera mis sous embargo’’, peut-on lire.
Dans le milieu, cette expression très usuelle signifie la punition ou l’interdiction d’embarquer des passagers pendant un certain temps.
Cette décision a tardé à venir, pense-t-on. Plusieurs familles ont été endeuillées par le comportement mercantiliste de ces cascadeurs du volant.
Bien qu’un Moanda-pressé ne se soit jamais renversé, il n’est pas à douter que de nombreux ont souvent percuté des camions poids lourds, tuant une partie des passagers et blessant d’autres.
Il n’est pas non plus moins vrai qu’en 1996, l’un d’entre eux n’a pas hésité à s’encastrer dans un train, tuant quelques uns de ses passagers sur le champ.
Mais il y a aussi ces enfants et ces vieillards qu’ils fauchent dans les villages qui longent la fameuse route.
Seulement, dans leur hara-kiri, ils ont omis de prendre une mesure à l’encontre des conducteurs qui répondent au téléphone en roulant à 120 Km/h et qui s’insurgent contre les passagers qui s’en offusquent.
Certains d’entre eux qui ne mettent pas leur ceinture de sécurité et qui, à la vue d’un contrôle de gendarmerie ou de police, obligent l’un des passagers avant de faire semblent de passer une ceinture qui ne peut s’accrocher au siège et donc retenir ce dernier en cas d’accident devraient aussi être sanctionnés pour autant.
Papa Amigo, un « moanda-presseman » a été le premier à faire les frais de ces dispositions disciplinaires pour avoir refusé une destination qui lui a été imposée en raison de sa conduite quelque peu boudée par certains clients.